L'administration municipale a sorti son carnet de demandes pour contrer les problèmes d'itinérance dans la métropole. La Ville de Montréal demande un budget annuel de 12 millions pour financer ses programmes d'intervention auprès des sans-abri.

«Malheureusement, nous pensons que le phénomène de l'itinérance est en croissance à Montréal et nous avons besoin que le gouvernement assure son leadership», dit Marie-Andrée Beaudoin, responsable du développement social et communautaire au comité exécutif de la Ville de Montréal.

 

La Ville a été appelée à formuler ses demandes devant la commission parlementaire sur le phénomène de l'itinérance au Québec, dont les audiences publiques s'ouvrent lundi à Montréal.

En prévision, la Ville a mené en avril des consultations publiques auprès de ses citoyens et de représentants d'organismes. Elle en livre le fruit dans un mémoire qu'elle remettra à la Commission et que La Presse a obtenu.

Améliorer les ressources

La Ville demande à Québec une enveloppe de 6 millions pour accroître les effectifs et améliorer les installations des ressources communautaires pour les sans-abri. Elle demande 5 autres millions pour les équipes de médiation sociale et pour offrir un service de suivi de jour dans les grands refuges.

La Ville caresse aussi l'idée d'offrir un centre de répit aux personnes exclues des refuges et qui perturbent l'espace public. L'investissement serait de l'ordre de 1 million par année.

«Les problématiques de l'itinérance sont plus lourdes qu'avant, plus complexes. L'itinérance au féminin et celle des autochtones sont en hausse, note Marie-Andrée Beaudoin. On veut aussi avoir les moyens de bien comprendre ces phénomènes.»

Mme Beaudoin souligne qu'aucun recensement à grande échelle n'a été fait à Montréal depuis 1997. À l'époque, les ressources pour sans-abri comptaient 28 000 utilisateurs. La Ville demande aussi l'aide de Québec pour faire un nouveau recensement.

Enfin, le mémoire demande que le gouvernement provincial reconduise les programmes d'aide au logement social et communautaire - dont AccèsLogis et Rénovation Québec - pour éviter une rupture de financement en 2009. Cela représente un total de 17,5 millions par année.