Des scientifiques de Colombie-Britannique ont réussi, jeudi, à faire sortir un imposant épaulard mâle du port très achalandé de Comox en le dupant avec un enregistrement de sons d'autres cétacés de son espèce.

Sur son compte Twitter, Pêches et Océans Canada a confirmé que l'épaulard migrateur connu sous le nom de code T073B se trouve désormais «en eaux sûres».

L'animal aurait répondu instantanément à l'enregistrement sous-marin d'individus qui lui étaient possiblement familiers. L'animal a rapidement quitté le port de mer pour se diriger vers le large.

Le scientifique de Pêches et Océans Canada Jared Towers a décrit l'épaulard comme «visiblement excité par les sons».

«C'est ce qui a permis de le faire sortir de là. Il a foncé vers le nord et on ne l'a plus jamais revu», a ajouté l'expert des cétacés établi à Comox.

Jared Towers explique que les enregistrements utilisés ont été réalisés il y a deux ans. On y entend des épaulards qui ont été observés par le passé en compagnie du mâle solitaire qu'on souhaitait appâter.

«On s'est dit qu'il semblait être copain-copain avec eux, alors on a utilisé l'enregistrement et il semble bien que ça ait fonctionné», raconte-t-il.

D'après M. Towers, l'utilisation de sons préenregistrés pour attirer un épaulard hors d'une zone n'est pas une première en Colombie-Britannique. Une première opération du genre a déjà été menée auprès d'une jeune baleine.

«C'est totalement sans précédent de faire ça avec un épaulard adulte en Colombie-Britannique», assure le scientifique.

Le porte-parole de Pêches et Océans Canada, Paul Cottrell, rapporte que les autorités ont pris la décision d'agir pour assurer la sécurité de l'épaulard et du public, alors que l'animal se trouvait dans le port de Comox.

«Depuis quelques jours, on avait constaté que l'animal traînait dans le port ce qui n'est pas un comportement normal. Il fallait évaluer nos options en raison de l'achalandage dans l'estuaire», souligne M. Cottrell.

Le port de mer de Comox accueille des bateaux de pêche commerciale et des embarcations de plaisance ainsi que des kayaks et des adeptes de «paddle board». Des nageurs sont aussi présents.

Paul Cottrell note que plus l'épaulard demeure longtemps sur place, plus on augmente les chances qu'il s'habitue aux environs et plus on augmente les risques d'incidents avec les plaisanciers.

Les autorités demeurent aux aguets afin de prévenir un éventuel retour de l'épaulard.