De nombreux écologistes entendent se rassembler dans les rues de Québec, samedi, afin d'exiger des actions des premiers ministres provinciaux et territoriaux qui se rencontreront à peine quelques jours plus tard dans la Vieille Capitale pour discuter des façons de réduire les émissions de gaz à effet de serre et favoriser le développement d'une économie à faibles émissions de carbone.

Les organisateurs de la marche soutiennent qu'ils veulent envoyer un message clair à ces politiciens à l'approche de leur réunion, qui doit avoir lieu mardi.

Ils tiennent à leur dire qu'il faut faire de l'énergie renouvelable une priorité et mettre un frein au développement de l'industrie pétrolière au Canada.

Selon le directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand, «on ne peut pas dire, d'une part, qu'on est favorable à la protection du climat et d'autre part, accepter l'expansion incontrôlée des sables bitumineux».

Il ajoute qu'il faut éviter «de tout fonder notre développement économique simplement sur les ressources naturelles».   Il souligne qu'au Canada, «il y a beaucoup d'hydroélectricité, d'énergie éolienne, de biomasse».

Cependant, à son avis, «ces secteurs-là, en ce moment, sont souvent négligés», une opinion partagée par le directeur général de Nature Québec, Christian Simard.

«On doit se mettre à investir davantage dans ces énergies-là plutôt que dans les énergies du passé comme le pétrole des sables bitumineux», souligne-t-il.

Les environnementalistes estiment que, pour faire une différence, les dirigeants provinciaux et territoriaux auront besoin de regarder au-delà des frontières de leur juridiction respective et de déployer des efforts pour accroître leur collaboration, un beau défi en perspective, d'après M. Mayrand.

«Il y a des dissensions, je dirais, entre les gouvernements qui misent sur les énergies propres et ceux qui développent les énergies fossiles .... Il y a un risque que les élus disent qu'il faut aller dans deux directions différentes. Le problème là-dedans, c'est qu'on ne peut pas faire une chose et son contraire», explique-t-il.

M. Simard espère que les dirigeants ne sortiront pas de leur rencontre en ayant dégagé «un mauvais compromis qui ne tient pas la route pour faire plaisir à tout le monde».

«Il n'est pas question d'en arriver à un terrain d'entente qui n'en est pas réellement un, qui est vaseux», martèle-t-il.

Au terme d'une rencontre tenue en janvier, les leaders des provinces et des territoires ont affirmé avoir enregistré des avancées dans la future Stratégie canadienne de l'énergie, une initiative qui sera centrée sur les changements climatiques et les énergies propres.

Ces premiers ministres s'étaient alors engagés à l'adopter plus tard cette année.

Ils avaient également discuté du projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada, qui pourrait éventuellement permettre le transport de pétrole de l'Alberta et de la Saskatchewan vers l'est du Canada, en passant par le Québec.

Les personnes présentes au rassemblement de samedi vont presser la classe politique d'adopter une position plus ferme dans ce dossier, en faisant valoir que la mise en place d'oléoducs supplémentaires au pays faciliterait l'expansion de l'industrie des sables bitumineux.

Pour s'assurer que leurs voix seront entendues, les participants auront droit à du renfort provenant de l'extérieur de la province.

Quelque 80 autobus doivent converger vers Québec en provenance entre autres du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario, de l'Alberta et même de la Colombie-Britannique.