Le président français François Hollande a assuré dimanche que la France et le Canada étaient déterminés à «agir ensemble» sur les enjeux de l'environnement et du climat, à son arrivée pour une visite d'État de trois jours.

M. Hollande, qui organisera la prochaine conférence climat à Paris en décembre 2015, a réaffirmé toute l'importance pour les grands pays de s'engager résolument dans la lutte contre le réchauffement climatique, dont il a fait l'une de ses priorités.

La France et le Canada sont déterminés à «agir ensemble» sur les enjeux de l'environnement et du climat, a assuré le président Hollande à Banff, une petite localité au pied des Rocheuses à une centaine de kilomètres à l'ouest de Calgary (Alberta) où il a entamé son déplacement

Au-delà des différences entre les deux pays, «parce que nous n'avons pas forcément les mêmes intérêts, nous partageons les mêmes préoccupations et nous agirons ensemble pour la conférence sur le climat qui aura lieu à Paris à la fin de l'année 2015

«Nous reconnaissons tous ici votre position personnelle et votre position comme pays leader dans le monde», sur ces questions, a reconnu Stephen Harper qui n'avait pas assisté en septembre au sommet sur le climat en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Son gouvernement s'est retiré fin 2011 du protocole de Kyoto et le dernier état des lieux dresse un bilan sombre de sa politique environnementale selon lequel il est déjà acquis que le Canada ne tiendra pas ses engagements de réduction 17% des gaz à effet de serre d'ici à 2020 comme il s'y était engagé.

C'est au moment où le président français posait le pied en Alberta, dont les gigantesques exploitations de pétrole des sables bitumineux sont dénoncées comme un fléau pour l'environnement, que le GIEC publiait son rapport alarmant pour la planète.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a émis de sérieux doutes sur la capacité de la planète à limiter à moins de 2 degrés la hausse générale des températures et donc à respecter les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Perspectives pour la France

Premier président français à faire une visite d'État au Canada depuis celle de François Mitterrand en 1987, François Hollande est accompagné d'une quarantaine de chefs d'entreprise prêts à saisir des occasions d'investissements.

«Je souhaite que la France puisse continuer à mettre en valeur les immenses richesses du Nord-Ouest canadien, que ce soit dans les techniques d'exploitation, de transformation, d'acheminement des hydrocarbures ou que ce soit dans la construction d'infrastructures», a déclaré M. Hollande.

Dans ces domaines, a-t-il dit, «les entreprises françaises sont particulièrement bien placées».

De grandes entreprises comme le pétrolier Total sont déjà présentes, mais les besoins en infrastructures et services dans cette région, qui connaît une forte croissance et pratiquement pas de chômage, ouvrent de belles perspectives pour les chefs d'entreprise français.

Le président Hollande devait dans la soirée rallier Ottawa, la capitale fédérale, où il doit prononcer lundi un discours devant le Parlement, cible d'une attaque terroriste le 22 octobre, où un militaire canadien a trouvé la mort, deux jours après celle d'un autre soldat au Québec, écrasé par la voiture d'un apprenti djihadiste.

«Je viens à un moment où des actes tragiques se sont produits au Canada et je voulais exprimer la solidarité et l'amitié de la France dans ces circonstances», a souligné dimanche M. Hollande.

La France et le Canada devaient également aborder le partenariat en matière de politique de sécurité entre les deux pays, alors que le Canada s'est engagé dans la coalition internationale qui lutte contre la progression des combattants du groupe État islamique (EI) en Irak.

Le président doit ensuite se rendre au Québec et à Montréal, où il évoquera avec le Premier ministre du Québec Philippe Couillard, l'épineux dossier des tarifs préférentiels dont bénéficient environ 12 000 étudiants français.

La rigueur budgétaire du Québec passe par une harmonisation du coût des études, et les Français pourraient payer les mêmes tarifs que les étudiants canadiens non québécois, ce qui reviendrait à tripler leurs droits d'inscription.