Le vérificateur général de l'Alberta a soutenu mardi que le premier rapport du programme de surveillance conjoint fédéral-provincial sur les sables bitumineux avait connu un dévoilement tardif et était déficient.

Au début 2012, le gouvernement fédéral et celui de l'Alberta ont annoncé un plan sur trois ans pour unir leurs efforts pour étudier les effets de l'industrie des sables bitumineux sur l'air, l'eau et la biodiversité dans le nord de la province.

Le vérificateur général Merwan Saher a dit juger mardi «troublant» que le premier rapport du programme, couvrant l'exercice s'étant terminé le 31 mars 2013, n'ait pas été publié avant le mois de juin dernier, soit neuf mois après la date prévue.

M. Saher a affirmé que le rapport pour 2012-2013 contenait des inexactitudes et qu'il était ardu de discerner quelles tâches avaient été complétées et si le Plan de mise en oeuvre conjoint Canada-Alberta pour la surveillance visant les sables bitumineux était sur la bonne voie.

Le vérificateur général a aussi fait état d'une faiblesse de la gestion de projets du côté du ministère albertain de l'Environnement et du Développement des ressources renouvelables, et d'une piètre communication entre les deux ordres de gouvernement.

Des développements importants sont survenus dans les 15 mois entre la fin du premier exercice et le dévoilement du rapport, incluant l'établissement de l'agence d'information, d'évaluation et de surveillance environnementale de l'Alberta, l'AEMERA, et le retrait du programme de groupes clés des Premières Nations.

«Malgré l'importance de ces événements pour la mise en oeuvre du programme conjoint et pour les Albertains, le rapport n'en fait pas mention, car il ne couvre que la période se terminant le 31 mars 2013», a expliqué le vérificateur général.

Un rapport distinct dévoilé mardi par la commissaire fédérale à l'environnement et au développement durable (CEDD), Julie Gelfand, a adopté un point de vue plus positif à l'égard du programme conjoint de surveillance.

«Nous avons constaté que les plans de travail (...) définissaient les responsabilités d'Environnement Canada, ainsi que les budgets et échéanciers pour les résultats attendus», a-t-elle exposé.

Mme Gelfand a toutefois aussi fait valoir que des efforts supplémentaires s'avéraient «nécessaires pour honorer l'engagement pris de favoriser la participation des intervenants, notamment les Premières Nations et les Métis».