Le Canada a fait des progrès significatifs dans la protection de la forêt boréale qui s'étend sur la plupart de ses provinces et territoires, mais le plus grand écosystème forestier encore intact du monde fait toujours face à des menaces, affirme une organisation de défense de l'environnement.

La superficie de forêt boréale canadienne faisant l'objet d'une certaine forme de protection gouvernementale a doublé depuis 2007, et représente environ 12% du total, souligne le biologiste Jeff Wells, de l'Initiative boréale canadienne.

«C'est une hausse importante sur une courte période de temps et nous espérons que ça continuera», a-t-il dit récemment.

La forêt boréale est cette vaste étendue verte qui s'étend d'un bout à l'autre du pays, de Terre-Neuve-et-Labrador au Yukon. Elle abrite des millions d'oiseaux migrateurs, des animaux menacés comme le caribou et de grandes zones humides qui permettent de nettoyer l'eau et d'emmagasiner le dioxyde de carbone.

Au total, 708 000 kilomètres carrés de forêt boréale sont maintenant protégés par le gouvernement.

Une autre superficie de 460 000 kilomètres carrés est exploitée selon des méthodes durables comme celles élaborées par le Forest Stewardship Council, une organisation qui fait la promotion de la gestion responsable des forêts du monde en établissant des normes et en certifiant les produits forestiers.

M. Wells n'a que de bons mots pour des provinces comme le Manitoba, qui s'est alliée à des groupes autochtones en 2013 pour faire en sorte que la région de Pimachiowin Aki - une zone de 334 000 kilomètres carrés qui représente environ la moitié de la superficie du Nouveau-Brunswick - soit inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Même si la tentative a échoué, la province a promis de faire une nouvelle tentative au cours de l'année.

L'organisation de M. Wells félicite aussi le gouvernement de l'Ontario pour avoir respecté son objectif de protéger la moitié de sa forêt boréale malgré la pression de l'industrie minière dans la région du «Cercle de feu», au nord-est de Thunder Bay.

De même, un accord ayant permis de rallier les défenseurs de l'environnement et les entreprises forestières continue de tenir malgré les pressions.

Mais M. Wells souligne que la situation n'est pas aussi bonne dans certaines provinces.

Le Québec a aboli l'échéancier qu'il s'était fixé afin de protéger la moitié de sa forêt boréale d'ici 2035 et a rabaissé son objectif intérimaire de 20% de superficie protégée d'ici 2020 pour le porter à 12%. Le Yukon a échoué à implanter des réformes minières, malgré des démarches judiciaires réussies pour modifier son régime minier permissif.

M. Wells estime que l'imposition par le gouvernement fédéral d'un «super comité» régulateur dans les Territoires du Nord-Ouest pourrait nuire au contrôle local sur les activités humaines dans la forêt boréale. Et les projets forestiers et énergétiques continuent de menacer la zone boréale de l'Alberta, souligne-t-il.

«L'Alberta est aux premières lignes des menaces pour la forêt boréale», a déclaré  M. Wells.