La mère du militant de Greenpeace Alexandre Paul a annoncé que son fils, coincé en Russie depuis son arrestation à bord d'un navire de l'organisme dans les eaux de l'Arctique, en septembre, devrait arriver à Montréal vendredi après-midi.

«Je lui ai parlé à Noël et son moral était bon, dit-elle. Désormais, nous espérons simplement un nouveau départ et nous voulons mettre tout cela dernière nous.»

Quant à l'autre Canadien impliqué dans cette affaire, l'Ontarien Paul Ruzycki, il est aux prises avec un léger délai puisque sa demande de visa de sortie n'a pas encore été traitée.

Greenpeace a confirmé jeudi que des visas de sortie ont commencé à être distribués par les autorités russes aux 30 occupants de son navire, et espère que tous les militants détenus auront obtenu leur billet de sortie en date de vendredi.

La famille de M. Ruzycki croise les doigts pour que celui-ci rentre au Canada d'ici la fin de l'année. Sa soeur, Patricia Ruzycki Stirling, dit avoir été incapable de célébrer Noël alors que les problèmes de son frère se poursuivent.

«Nous n'avons pas installé de décorations ou quoi que ce soit; ce n'est pas Noël à moins qu'il ne soit assis avec nous à table.»

Mme Stirling demeure par ailleurs critique de la gestion du dossier par le gouvernement fédéral. Selon elle, le ministre des Affaires étrangères John Baird aurait dû jouer un rôle plus actif pour assurer la libération des militants canadiens.

Le Britannique Anthony Perrett a été le premier du groupe à recevoir son visa avec son passeport, jeudi.

Mercredi, le groupe écologiste a confirmé que toutes les accusations qui pesaient contre ses militants pour avoir pris part à une manifestation sur une plateforme de forage ont été abandonnées.

MM. Paul et Ruzycki ont vu leur dossier criminel fermé en vertu de l'amnistie adoptée plus tôt ce mois-ci par le Parlement russe.

Le texte original de l'amnistie, présenté le 12 décembre par le président Vladimir Poutine, a été modifié afin d'inclure non seulement les individus condamnés pour des crimes de «hooliganisme», mais aussi ceux qui n'en avaient été qu'accusés.

Diego Creimer, conseiller en communications de Greenpeace, a indiqué que si tout se déroulait rondement, les deux Canadiens devraient rentrer au pays dès vendredi.

Alexandre Paul et Paul Ruzycki ont été détenus pendant deux mois avec les autres militants de Greenpeace, avant d'être libérés il y a quelques semaines, dans l'attente de leur procès.

L'amnistie est vue par plusieurs observateurs comme une tentative du Kremlin de faire taire les critiques sur le respect des droits de la personne en Russie à l'approche des Jeux olympiques de Sotchi, en février.