La forêt amazonienne, plus grande étendue forestière tropicale au monde, compte quelque 390 milliards d'arbres de 16 000 espèces différentes, selon le premier recensement effectué qui a requis dix ans d'efforts.

Mais la moitié de ces arbres appartiennent à seulement 227 espèces, précisent les auteurs de cette recherche parue dans la revue américaine Science datée de vendredi.

Plus d'une centaine d'experts de 88 institutions dans le monde ont contribué à faire 1170 inventaires permettant de couvrir l'ensemble du massif forestier et de répondre à des questions clés sur la diversité amazonienne.

La vaste étendue du bassin de l'Amazone, qui correspond à la taille des 48 États américains contigus, et les difficultés du terrain, avaient restreint jusqu'alors un recensement des arbres de l'Amazonie qui se répartit entre le Brésil, le Pérou et la Colombie ainsi que la Guyane et le Suriname.

Ce manque d'informations élémentaires sur le peuplement forestier amazonien et du reste de la flore a empêché le travail des scientifiques et les efforts de conservation, expliquent les auteurs de ce projet.

«À cause de cela, le plus grand puits tropical de dioxyde de carbone de la planète était un trou noir pour les écologistes et les conservateurs qui ne pouvaient pas savoir quelles espèces d'arbres risquaient le plus de disparaître», explique Nigel Pitman, un scientifique du Field Museum, le Musée d'histoire naturelle de Chicago, un des auteurs de cet inventaire forestier.

«Désormais les espèces les plus courantes d'arbres en Amazonie sont identifiées et quantifiées» relève Hans ter Steege, un chercheur au Centre Naturalis Biodiversity aux Pays-Bas, auteur de ces travaux. «Des informations très utiles pour mener des recherches supplémentaires et pour les décideurs politiques».

Selon ces scientifiques ces espèces les plus courantes, dites «d'hyper-dominantes» ne comptent que pour 1,4% de toutes les espèces d'arbres en Amazonie.

Selon le modèle mathématique utilisé dans cette recherche, l'Amazonie compte environ 6000 espèces d'arbres rares comptant moins de mille individus ce qui les qualifie pour être considérés comme en danger d'extinction par l'International Union for Conservation of Nature (IUCN).