La Coalition avenir Québec (CAQ) a réussi à franchir les ponts pour entrer sur l'île de Montréal, évitant de peu l'inconfortable scénario d'un gouvernement sans élu dans la métropole.

« Montréal sera bien représenté et aura tout le soutien nécessaire pour son développement », a fait valoir Chantal Rouleau, élue caquiste dans Pointe-aux-Trembles, en point de presse. Mme Rouleau, actuelle mairesse d'arrondissement, a de fortes chances d'obtenir un siège au nouveau Conseil des ministres, mais n'a pas voulu s'avancer sur le sujet.

La CAQ était aussi en avance dans la circonscription de Bourget, avec le candidat Richard Campeau, au moment de publier.

Le parti de François Legault et Québec solidaire (QS) ont complètement expulsé le Parti québécois (PQ) de Montréal, se divisant les circonscriptions de l'est de l'île. Celles-ci étaient pourtant considérées comme des bastions péquistes il y a quelques années à peine. C'est la première fois de l'histoire que le parti de René Lévesque n'y fait élire aucun député : la plus grande ville du Québec était considérée comme son berceau depuis un demi-siècle.

Le candidat vedette Jean-Martin Aussant et le vétéran Maka Kotto, tous deux péquistes, ont ainsi été battus.

Au contraire, le Parti libéral du Québec (PLQ) a été en mesure de tenir le fort dans l'ouest et le nord de la métropole, récoltant 19 sièges sur l'île. Malgré la défaite à l'échelle de la province, la formation politique a seulement perdu la circonscription montréalaise de Laurier-Dorion, dont Gerry Sklavounos était le controversé député sortant.

« Je viens de m'entretenir avec le premier ministre élu François Legault pour le féliciter pour sa victoire », a écrit la mairesse de Montréal, Valérie Plante, sur les réseaux sociaux. « J'ai hâte de travailler avec le nouveau gouvernement pour faire avancer les priorités des Montréalais-es et les intérêts du moteur économique du Québec. »

Pendant la campagne, les engagements de François Legault ont parfois causé des frictions avec la mairesse. Cette dernière a notamment dénoncé l'« ingérence » que constituerait la diminution du nombre d'élus municipaux à Montréal, comme le promet la CAQ. « Il faut qu'on soit plus efficaces. On va le faire avec eux », avait affirmé M. Legault, ajoutant qu'il n'imposerait pas un tel projet. « Je suis déçue d'entendre un candidat affirmer haut et fort qu'il croit dans l'autonomie des villes et, du même souffle, imposer un sujet à l'agenda », avait-elle répliqué.

Le chef caquiste n'a pas non plus la même vision que Mme Plante concernant un projet phare de cette dernière : la construction d'une ligne rose. François Legault s'est dit ouvert au projet, mais seulement s'il s'agit d'une ligne de surface (plutôt que souterraine) et que l'idée obtienne l'appui des maires de banlieue.

« Une ligne de métro serait une bonne idée. Maintenant, en termes de technologie, si on se rend compte pour différentes raisons que ça devrait être un autre type de technologie, moi, au final, je veux de la mobilité », a finalement concédé Mme Plante.

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« Une vague d'une autre nature »

À la dissolution de l'Assemblée nationale, en prenant en compte le découpage actuel de la carte électorale, l'île de Montréal était représentée par 20 députés libéraux, 4 péquistes et 3 solidaires.

Les troupes de Manon Massé ont réussi à doubler cette récolte en progressant vers l'est et le nord à partir de leurs trois bastions de la ligne orange : en plus de Laurier-Dorion conquise par l'ex-leader Andrés Fontecilla, les solidaires Alexandre Leduc et Vincent Marissal ont respectivement pris Hochelaga-Maisonneuve et Rosemont au PQ.

Battu dans cette dernière circonscription, le chef péquiste Jean-François Lisée a évoqué « une vague d'une autre nature » que la vague caquiste pour expliquer sa défaite.

Autre ambiance du côté solidaire. « Québec solidaire n'est pas le parti du Plateau-Mont-Royal », a affirmé Manon Massé dans son discours, saluant « 10 ans de croissance ininterrompue » de sa formation politique. C'était la première campagne de QS sans ses cofondateurs Françoise David et Amir Khadir, symboles de l'ancrage montréalais du parti. Dans chacune de ses circonscriptions montréalaises, QS l'a emporté avec des milliers de voix d'avance.

Le PLQ a été en mesure de se maintenir dans les circonscriptions de l'ouest de Montréal. Les ministres Carlos Leitão, Dominique Anglade, Hélène David et Isabelle Melançon y ont notamment été réélus.

Dans le nord de l'île, les ministres libérales Marie Montpetit, Lise Thériault et Christine St-Pierre ont aussi conservé leur siège.