Québec solidaire (QS) évaluerait « à la pièce » son appui à un gouvernement minoritaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), si le parti devait détenir la balance du pouvoir au lendemain des élections.

« Québec solidaire a toujours collaboré sur des projets de loi ou de règlements qui prennent soin des gens, de la planète. Ça, M. Legault le sait », a répondu la co-porte-parole solidaire Manon Massé, questionnée sur une éventuelle collaboration avec un gouvernement caquiste minoritaire.

Alors que les sondages prévoient que la formation de François Legault pourrait former un gouvernement minoritaire le 1er octobre, QS pourrait du coup se retrouver avec la balance du pouvoir entre ses mains. Manon Massé a dit que sa formation évaluerait son appui au mérite des projets présentés.

La co-porte-parole solidaire a reconnu que la collaboration de son parti serait difficile à acquérir pour certains projets, comme l'exploitation des hydrocarbures à laquelle la CAQ est favorable. Pour Manon Massé, la priorité serait d'implanter une réforme du mode de scrutin, proposition que tant sa formation que la CAQ et le Parti québécois se sont engagés à réaliser.

« Pour nous, ce qui est important, c'est qu'il y ait cette réforme du scrutin. Pour les autres dossiers, on va les traiter à la pièce. » - Manon Massé

Elle a par ailleurs accusé le chef libéral Philippe Couillard de faire preuve de « démagogie » en avançant que la réforme du mode de scrutin ferait perdre du pouvoir aux régions du Québec. « C'est bien mal connaître c'est quoi un mode de scrutin mixte proportionnel à répartition régionale », a-t-elle lancé. Et quant à son affirmation qu'un tel système entraînerait l'instabilité au gouvernement, « allez voir ce qui se passe en Allemagne et vous allez voir qu'ils ne sont pas trop instables », a-t-elle répliqué.

DROIT À L'AUTODÉTERMINATION DES PREMIÈRES NATIONS

Manon Massé a par ailleurs répondu aux critiques du chef péquiste Jean-François Lisée selon qui QS ouvre la porte à la partition du Québec avec son projet d'indépendance. « Le droit que je me donne de m'autodéterminer, je ne le donnerais pas aux autres ? C'est un non-sens », a-t-elle dit.

Québec solidaire assure vouloir faire l'indépendance selon les frontières actuelles du Québec. C'est seulement après qu'elle serait prête à laisser les Premières Nations décider si elles souhaitent rester dans un Québec indépendant. « Le processus [d'indépendance], on le ferait avec les Premières Nations. Si, après, des Premières Nations veulent faire un processus d'autodétermination, je ne vais pas les mettre en prison », a-t-elle dit.

Un tel scénario est toutefois peu probable, a jugé Mme Massé. « Aucun peuple autochtone actuellement ne demande la partition, ne demande d'être responsable de leur coin de terre et ne rien faire. Ce qu'ils souhaitent, c'est qu'on gère de façon intelligente les ressources, qu'on prenne soin - pour reprendre leurs mots - de la Terre-Mère, qu'on laisse aux sept générations à venir une planète viable. »