Un gouvernement du Parti québécois travaillera à déménager en région cinq ministères actuellement basés à Québec, a promis Jean-François Lisée, vendredi. Une opération qui touchera « plusieurs milliers de fonctionnaires », mais dont le chef péquiste n'a pas été en mesure de préciser le coût.

« Avec le gouvernement du Parti québécois, c'est en région que vont s'installer les ministères des Pêches, de la Faune, des Mines, des Forêts et de l'Agriculture », a annoncé M. Lisée devant le congrès de l'Union des municipalités du Québec (UMQ).

Il a dit vouloir rapprocher ces cinq bras de l'État vers les lieux qu'ils desservent, « là où ils auraient toujours dû être », a-t-il argué.

À l'heure actuelle, ces directions sont intégrées à trois ministères: celui de l'Énergie et des Ressources naturelles, celui de la Forêt, de la Faune et des Parcs, et celui de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Les trois sont basés à Québec.

M. Lisée n'a pas été en mesure de dire de quelle manière ces ministères seraient reconfigurés, ni à quel endroit les nouvelles entités seraient situées.

Mais chose certaine, a-t-il dit, le développement d'internet et du télétravail rendent désormais possible ce déménagement, dont avait jadis rêvé René Lévesque.

« On est vraiment dans une ère où c'est possible et ça va même coûter moins cher à l'État parce que les terrains et les bureaux sont moins chers en région que dans la Ville de Québec, qui est en plein boom », a indiqué M. Lisée.

Il soutient que le départ à la retraite de milliers de fonctionnaires et le roulement de personnel que cela va entraîner fournissent une occasion d'exécuter le déménagement. En revanche, il n'a pas été en mesure de dire combien coûterait une telle opération, qui entraînerait la relocalisation de milliers d'employés de l'État.

« On va faire toutes les études, on va avoir une commission parlementaire, vous allez poser toutes les questions, a dit Jean-François Lisée. Aujourd'hui, ce qu'on annonce, c'est la volonté politique de le faire. »

Vu l'ampleur du chantier, le chef péquiste ne s'est pas engagé à le réaliser dans un éventuel premier mandat.

« Ça ne se fait pas en criant ciseau, a-t-il reconnu. C'est pour ça que je ne m'engage pas à le faire en quatre ans. Mais je m'engage à commencer ce processus et on va travailler ensemble pour que ça arrive. »

TVQ

Jean-François Lisée a par ailleurs réitéré sa promesse de transférer l'équivalent d'un point de TVQ aux villes, comme il l'avait fait en mai. Pour l'année 2018-2019, il s'agit d'une somme estimée à 1,7 milliard.

Ce régime remplacerait le système actuel, par lequel Québec verse aux municipalités des subventions totalisant 1,3 milliard.

M. Lisée n'est pas seul à proposer cette réforme : les quatre partis se sont engagés à la mettre en oeuvre.

Le chef péquiste a également ouvert la porte à bonifier le pacte fiscal avec les municipalités, qui vient à échéance l'an prochain. Il se montre ouvert à négocier d'autres demandes de longue date des villes.

Si des marges de manoeuvre budgétaire le permettent, le PQ sera ouvert à rembourser complètement la TVQ que les villes paient sur leurs dépenses. Cette mesure pourrait faire entrer 454 millions de plus dans les coffres municipaux, selon les calculs de l'UMQ.

M. Lisée a aussi ouvert la porte à la possibilité de payer la totalité des taxes foncières sur les bâtiments gouvernementaux - écoles, hôpitaux, etc. - plutôt qu'une fraction, comme c'est le cas maintenant. Un tel changement entraînerait un transfert de 150 millions du gouvernement québécois aux municipalités.