Les quatre chefs qui débattront jeudi, à Radio-Canada à Montréal, vont avoir un comité d'accueil imposant. De nombreux groupes communautaires et syndicats en conflit de travail promettent de se faire entendre à compter de 17h.

Les groupes communautaires à eux seuls prévoient y amener près de 1000 manifestants, dont 600 en provenance de l'extérieur de Montréal, a rapporté au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, Caroline Toupin, porte-parole de la campagne «Engagez-vous pour le communautaire».

Et c'est sans compter les syndicats qui vivent présentement un conflit de travail, comme les lockoutés de l'Aluminerie de Bécancour, membres du Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, ou ceux qui vivent une négociation difficile, comme les travailleurs de TVA, membres du Syndicat canadien de la fonction publique, aussi affilié à la FTQ.

Les 1030 syndiqués d'ABI ont été mis en lock-out le 11 janvier dernier et la direction de l'aluminerie continue à exploiter l'usine, en bénéficiant d'un tarif avantageux d'Hydro-Québec. Ils souhaitent «que les leaders politiques s'impliquent davantage pour dénouer l'impasse dans les négociations avec les multinationales de l'aluminium Alcoa et Rio Tinto», copropriétaires de l'aluminerie.

Quant aux 830 travailleurs de TVA, ils menacent d'exercer le mandat de grève illimitée dont ils se sont déjà dotés, à compter du 22 septembre. Mardi, leur syndicat a écrit aux quatre chefs de parti, leur demandant de refuser d'accorder une entrevue au réseau TVA, à partir du moment où une grève ou un lock-out serait effectivement déclenché.

475 millions $ de plus requis

«Engagez-vous pour le communautaire», de son côté, revendiquera une fois de plus un meilleur financement pour ses 4000 organismes qui, avec des moyens limités, viennent en aide aux personnes handicapées, démunies, aux femmes victimes de violence, aux personnes immigrantes, par exemple. Et cela inclut des médias communautaires, des groupes écologistes et des groupes de défense collective des droits.

Les groupes communautaires touchent collectivement 1 milliard $, mais il leur faudrait une somme supplémentaire de 475 millions $, et récurrente, précise Mme Toupin.

«Ça fait 15 ans qu'on est financé à la même hauteur, alors que depuis 15 ans, il y a eu vraiment une augmentation faramineuse des demandes dans les organismes communautaires», notamment à cause des compressions budgétaires dans les services publics, a-t-elle rapporté.

Grâce aux batailles qu'il a menées, le milieu communautaire a réussi à obtenir 55 millions $ supplémentaires, au cours des deux dernières années, mais le réinvestissement demeure nettement insuffisant, selon elle.