Le candidat indépendant et ex-libéral, Yves St-Denis, a porté plainte à la police contre l'ancien ministre David Whissell parce qu'il aurait été « menaçant » à son endroit. M. Whissell nie avoir proféré des menaces et soutient que la police a fermé le dossier.

Le chef Philippe Couillard était de passage vendredi dans un restaurant de Lachute, où M. St-Denis travaillait tout près, dans son local électoral. Deux journalistes qui couvrent la campagne libérale sont allés à sa rencontre. C'est alors que le candidat indépendant, éjecté du caucus libéral le printemps dernier, a fait des allégations au sujet de M. Whissell, qui a quitté la vie politique en 2011.

Lors d'un entretien, M. Whissell « m'a dit que si je me présentais, il allait me détruire », a raconté le député sortant. « Quand j'ai vu qu'il était menaçant, a ajouté M. St-Denis, j'ai mis mon téléphone en mode enregistrement. Il ne s'en est pas rendu compte. »

Puis, « j'ai porté plainte à la police », a-t-il dit. On lui aurait conseillé de le faire « pour que [M. Whissell] s'arrête ». Maintenant, « il se tient tranquille ».

Questionné pour savoir pourquoi l'ancien ministre et député libéral d'Argenteuil aurait agi ainsi, M. St-Denis a répondu : « M. Whissel a probablement des intérêts avec le Parti libéral ».

Le candidat n'a pas voulu donner plus de détails sur cette affaire. « Ma campagne va bien. Je ne veux pas la faire déraper. Les gens m'appuient. Et les gens m'appuient parce que justement, je ne brasse pas de cochonneries comme ça habituellement. »

Yves St-Denis a été forcé de se retirer du caucus libéral en avril dernier à la suite d'allégations d'inconduite envers une employée - l'envoi d'une photo sexuellement explicite. Puis une ancienne conseillère municipale de Saint-Adolphe-d'Howard a porté plainte à la police contre lui pour une présumée agression survenue l'an dernier.

« Je considère qu'ici, je suis aimé, les gens apprécient mon travail, au-delà des petites courbettes qu'on m'a faites », a dit M. St-Denis, qui reproche au parti de l'avoir « jobé comme on dit en bon Québécois, un petit peu dans le sens de notre ami François Ouimet ». Il a montré une vidéo dans laquelle on voit plusieurs personnes - 300 selon lui - qui se sont présentées à l'annonce de sa candidature à titre d'indépendant.

Joint par La Presse, David Whissell s'est dit « très surpris » que M. St-Denis ait parlé publiquement de cette histoire. « Il se tire dans le pied », a-t-il soutenu.

M. Whissell affirme qu'il n'a pas menacé M. St-Denis. Il raconte l'avoir rencontré dans un restaurant après avoir entendu des bruits voulant que le député sortant veuille empêcher son personnel politique de toucher une indemnité de départ. « Je lui ai dit que c'est inadmissible de faire ça », a raconté M. Whissell.

Quand M. St-Denis lui a laissé entendre qu'il comptait se présenter à nouveau aux élections à titre d'indépendant, il lui a répondu « Es-tu sérieux ? », ce que le député aurait pris pour une menace, selon la version de M. Whissell.

Ce dernier reconnaît que la police l'a rencontré à la suite d'une plainte. Mais elle l'aurait informé peu de temps après que « le dossier est fermé ».

David Whissell ajoute avoir été interrogé une deuxième fois par la police. M. St-Denis avait déposé une autre plainte contre lui. C'était après avoir appris que M. Whissell avait eu une discussion avec les parents du député, qu'il connaît depuis longtemps. La discussion n'avait rien à voir avec leur fils et avec la politique, insisté M. Whissell. La police n'est pas allée plus loin là encore, selon lui. Il précise qu'il n'est plus impliqué en politique.