François Legault s'est défendu vendredi d'avoir envoyé un message de fermeture aux nouveaux arrivants lorsqu'il a affirmé que l'immigration pose un « risque » pour la survie du français. Il affirme au contraire que ses propositions aideront les immigrants à « avoir du plaisir à vivre au Québec. »

Le chef de la Coalition avenir Québec a provoqué de vives réactions, jeudi, lorsqu'il a dit craindre que « nos petits-enfants » ne parlent plus le français si le système d'immigration n'est pas réformé. À ceux qui y voient un message de fermeture, M. Legault a assuré que c'est tout le contraire. En fait, a-t-il dit, les immigrants seront les premiers à profiter des réformes d'un éventuel gouvernement caquiste.

« Ce qu'on dit aux immigrants, c'est que si vous voulez avoir du plaisir à vivre au Québec, il faut vous intégrer, a dit M. Legault. Pour s'intégrer, il faut parler français. C'est bon pour le Québec, c'est bon pour les nouveaux arrivants. »

« Ce qu'on souhaite, c'est qu'ils soient des citoyens qui participent pleinement, d'abord à l'emploi, mais aussi en parlant avec les voisins la langue commune, le français », a-t-il ajouté. Les positions de la CAQ ont souvent été critiquées à Montréal, où le parti n'a jamais fait élire un seul député.

M. Legault a abordé le problème de front lors d'un point de presse dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles aux côtés de sa candidate, la mairesse Chantal Rouleau. La veille, cette dernière avait semblé contredire son chef en affirmant qu'elle n'a « pas peur » pour l'avenir du français au Québec. Vendredi, elle a assuré être sur la même longueur d'onde que M. Legault.

« L'inquiétude, elle sera pour les générations futures, a-t-elle expliqué. Si on n'agit pas maintenant, ça pourra être inquiétant plus tard. Mais c'est toujours l'histoire de la langue française au Québec : il faut toujours être vigilant.» Cette dernière n'a cependant pas été en mesure de dire combien d'immigrants habitent sa circonscription. Il y en a 6200 selon le dossier socio-économique du Directeur général des élections, soit environ 12 % de la population.

Immigration économique

M. Legault propose de réduire à 40 000 le nombre d'immigrants qui arrivent au Québec chaque année, une baisse d'environ 20 %. Il souhaite aussi obtenir d'Ottawa le contrôle sur le programme de réunification familiale, par lequel environ 12 000 immigrants arrivent chaque année. Ce programme fédéral permet à une personne déjà installée au Québec d'être réunie avec d'autres membres de sa famille en parrainant leur demande d'immigration.

M. Legault lui reproche de n'imposer aucune exigence quant à l'apprentissage du français. Or, même si le gouvernement Trudeau refuse de céder le contrôle du programme, un gouvernement caquiste restera ferme sur son objectif de réduction global. Quitte à réduire le nombre d'immigrants économiques qui sont sélectionnés par Québec. « Ça pourrait être ça », a-t-il convenu.