Le Parti québécois veut que les institutions publiques, comme les établissements scolaires, les hôpitaux et les ministères, achètent « obligatoirement » 50% d'aliments du Québec pour leurs services alimentaires.

Jean-François Lisée en a fait l'annonce jeudi depuis une ferme en Montérégie. Selon lui, « la part d'aliments québécois dans les assiettes des cafétérias de nos hôpitaux, cégeps et universités se réduit d'année en année ». Questionné à ce sujet, il n'a toutefois pas été possible de savoir quelle proportion ils représentent présentement.

« [Les] distributeurs américains gagnent les soumissions. Pourquoi ? Parce que dans leur assiette, il y a des aliments américains qui coûtent moins cher. [Leur] normes de qualité sont plus faibles », a dit M. Lisée. 

« Nous on dit faites ce que vous voulez, mais 50% des aliments vendus dans les institutions québécoises doivent être québécois. Les distributeurs américains devront s'approvisionner dans les fermes québécoises pour avoir accès au marché québécois. Ça va donner un avantage comparatif à nos propres distributeurs et agriculteurs », a poursuivi le chef péquiste. 

Une mesure, mais quel coût ? 

Imposer 50% d'aliments québécois aux institutions publiques aura certainement un coût, reconnaît le PQ. Or, celui-ci sera en partie compensé par la hausse de la demande aux agriculteurs du Québec, qui paieront aussi plus d'impôt. 

« Il faut calculer toute la boucle. Les coûts supplémentaires qu'on pourra voir au moment de l'application de la mesure, je suis sûr que les institutions vont revenir vers le gouvernement du Québec [pour nous demander] d'éponger ça. On aura des discussions, mais il y aura aussi une augmentation du chiffre d'affaires des agriculteurs québécois, qui eux-mêmes vont générer des revenus fiscaux », a dit M. Lisée. 

Dans son plan agricole, le Parti québécois a également présenté des mesures pour contrer la spéculation sur les terres agricoles, ce qui augmentent les prix et font du tort à la relève. 

« Les dernières années ont été marquées par l'entrée en scène d'investisseurs qui achètent des terres non pas pour les cultiver, mais pour spéculer sur la hausse de leur valeur foncière », explique le PQ dans son plan.

Le plan péquiste prévoit ainsi déposer un nouveau projet de loi contre l'accaparement des terres agricoles « pour limiter la superficie que peut détenir un non agricole (et) réaliser un véritable bilan de l'effet de l'accaparement des terres sur leur prix et sur la relève ».