Changement de programme au Parti libéral: ce sera finalement Gertrude Bourdon, et non Gaétan Barrette, qui participera au débat organisé par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) le 5 septembre.

«Je pense que je vais avoir réussi à tasser Gaétan!», a lancé jeudi, avec une pointe d'humour, la candidate libérale appelée à être ministre de la Santé si les libéraux sont réélus. Elle était aux côtés de Philippe Couillard en conférence de presse pour dévoiler des engagements en santé.

«J'aime les débats» et le domaine infirmier, «je le connais bien», a ajouté l'infirmière de formation pour expliquer sa présence à la tribune de la FIQ.

Plus tôt cette semaine, Mme Bourdon avait justifié son absence au débat en disant que « c'est quand même M. Barrette qui est ministre actuellement » et qu'elle doit se concentrer sur son travail dans sa circonscription, car «c'est ça, la vraie game».

Or, la CAQ avait accusé le parti de «cacher» sa candidate-vedette et réclamait sa présence.

Outre Mme Bourdon, l'événement de la FIQ rassemblera la caquiste Danielle McCann, ex-patronne de l'Agence de la santé de Montréal, la porte-parole du Parti québécois en matière de Santé, Diane Lamarre, et la physiothérapeute Vanessa Roy, de Québec solidaire.

Philippe Couillard a expliqué que l'invitation au débat avait été lancée bien avant l'entrée en scène de Mme Bourdon et qu'il était par conséquent «normal» que Gaétan Barrette ait été désigné au départ. «Maintenant que c'est Mme Bourdon (qui serait ministre de la Santé d'un gouvernement libéral), c'est correct et même attendu qu'elle participe à ce débat.»

Rappelons que selon le syndicat des infirmières, Gaétan Barrette avait confirmé sa présence à l'événement vendredi soir, quelques heures après l'annonce de la candidature de Mme Bourdon.

De son côté, la candidate péquiste Diane Lavallée, ancienne présidente de la FIQ, a exprimé le souhait de débattre avec Mme Bourdon. «Je me suis montrée tout à fait ouverte à ça. Ça va se faire», a dit l'aspirante ministre libérale de la Santé qui était jusqu'à tout récemment PDG du Centre hospitalier universitaire du Québec.

À partir de maintenant, Gertrude Bourdon entend balayer toute question sur son magasinage politique. «Je ne répondrai plus à ça. Et ça, c'est ma main de fer», a-t-elle affirmé. Les journalistes venaient de la questionner sur une déclaration qu'elle avait faite plus tôt cette semaine selon laquelle elle a «une main de fer dans un gant de velours».

Elle en a donné un aperçu quand on lui a demandé si elle était bel et bien prête à imposer des pénalités financières aux médecins qui ne respectent pas les cibles d'accès à leurs services d'ici le 31 décembre. Gaétan Barrette avait repoussé d'un an l'application éventuelle de sanctions.

«On ne peut pas remettre toujours aux calendes grecques », a-t-elle lancé. « C'est ferme. Les ententes ont été signées, ont été négociées, et c'est important de respecter nos contrats dans la vie.»

Elle nie déroger à ses propos voulant qu'elle «n'aime pas la chicane». «Pour moi, ce n'est pas du tout de la chicane.» Il faut, avec les médecins, «se regarder les yeux dans les yeux et se dire: on a pris des engagements et, pour la population, il faut livrer».

Il n'y a plus d'ambigüité maintenant sur sa décision advenant qu'elle se retrouve élue dans l'opposition: «Bien sûr je vais rester, mais comme je disais, moi j'y vais pour gagner.»

Siègerait-elle pendant quatre ans dans les banquettes de l'opposition? «Bien oui. Ils vont avoir la vie dure...», a-t-elle lancé en faisant allusion aux membres du gouvernement. Philippe Couillard s'est empressé d'ajouter que «ça n'arrivera pas», que «c'est un scénario hautement hypothétique» que son parti perde le pouvoir.