François Legault a réitéré son engagement d'uniformiser le taux de taxation scolaire à la grandeur du Québec, dimanche. Il l'a fait devant deux maisons dont la facture de taxe a fondu de 65 % sous le gouvernement Couillard.

De passage à Terrebonne, le chef de la Coalition avenir Québec a confirmé son engagement d'imposer un taux de taxation scolaire unique à travers la province. Ce taux serait le plus bas actuellement en vigueur au Québec, c'est-à-dire 10,5 cents pour chaque 100 $ d'évaluation foncière.

Cette politique entrerait en vigueur graduellement dans un premier mandat, et entraînerait des réductions de taxe scolaire dans la quasi-totalité du Québec. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, par exemple, la facture d'une résidence de 280 000 $ fondrait de 520 $. M. Legault calcule que cette promesse coûtera 700 millions.

À l'Assemblée nationale, M. Legault a maintes fois dénoncé la décision du gouvernement libéral d'harmoniser les taux de taxation scolaire par région administrative

Cette politique a donné lieu à plusieurs aberrations, a noté M. Legault. Des résidences voisines se trouvant sur le territoire de deux commissions scolaires différentes peuvent se retrouver avec des avis d'imposition complètement différents.

Pour appuyer cet argument, M. Legault a tenu un point de presse devant deux maisons de la Côte de Terrebonne, l'une se trouvant sur le territoire de la Commission scolaire des Affluents, l'autre dans la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles. L'une a un taux de taxation scolaire de 10 cents par 100 $ d'évaluation foncière, l'autre de 27 cents.

« Vous voyez, il n'y a aucune façon que Philippe Couillard peut défendre une telle injustice, a dénoncé M. Legault. Le propriétaire de la maison qui est plus à droite a perdu à la loterie libérale. »

Vérification faite...

Vérification faite, ces deux propriétaires ont en fait bénéficié de réductions de taxe scolaire importantes sous le gouvernement Couillard. Le premier a vu sa facture baisser de 65 %, passant de 503,09 $ en 2017 à 175,95 $ en 2018. La seconde a eu droit à une baisse de 63 %, sa facture passant de 803,51 $ en 2017 à 294,21 $ en 2018.

Aux élections de 2014, François Legault a promis d'abolir complètement la taxe scolaire. Il est revenu sur cette promesse, car il car il souhaitait proposer d'autres moyens de remettre davantage d'argent dans les poches des contribuables.

En revanche, le chef caquiste reste convaincu que la taxe scolaire devrait être abolie à terme. C'est « l'objectif ultime » vers lequel il tendra dans un éventuel second mandat.

« J'aimerais être capable, on va se reparler d'ici ce temps-là d'éliminer complètement la taxe scolaire, a-t-il expliqué. Mais on va regarder quelles sont les marges de manoeuvre d'ici 2022. » 

De passage à Saguenay, le premier ministre Philippe Couillard a rappelé que son gouvernement a réduit de 672 millions de dollars les taxes scolaires, en fixant un taux unique par région. L'État compense les commissions scolaires pour cette perte de revenu. « Est-ce qu'il y a un seul dollar des 672 millions qui aideront nos enfants à mieux réussir ? Non. Je crois que c'était nécessaire pour l'équité fiscale (à l'intérieur d'une même région), mais il faut en rester là. Si on ajoute un autre 700 millions, là vous êtes rendus à 1,3 milliard. Ce sont 700 millions qui ne vont rien faire pour la réussite des enfants. » Il faut maintenant investir dans les services aux élèves, selon lui. Or une baisse supplémentaire de taxes limite la marge de manoeuvre de l'État pour le faire, a-t-il plaidé.

Le chef de la CAQ fait campagne dans la couronne nord de Montréal, dimanche. Son parti tente de ravir la circonscription de Terrebonne, actuellement détenue par le péquiste Mathieu Traversy.

M. Legault se rendra aussi à Sainte-Anne-des-Plaines, dans la nouvelle circonscription de Les Plaines, et à Laval.

- Avec la collaboration de Tommy Chouinard, La Presse