Le cadre financier de la Coalition avenir Québec (qui n'a pas encore été dévoilé, comme pour les autres partis) sera un exemple de « charlatanisme », dit Jean-François Lisée. Il accuse François Legault de « dire des choses qui ne se peuvent pas » pour se faire élire.

Le Parti québécois a lancé samedi sa troisième journée de campagne électorale en attaquant de front la CAQ sur la faisabilité de ses promesses. Pour M. Lisée, il ne fait aucun doute que M. Legault ne pourra pas diminuer les taxes scolaires et d'autres mesures fiscales tout en améliorant les services. 

« Ses sondeurs lui ont dit ''offre ça, ça va marcher''. (...) C'est ça qu'il fait. C'est un comptable, il sait quand ça balance et quand ça balance pas, mais il veut être premier ministre et il dit des choses qui ne se peuvent pas en faisant le pari que les gens vont le croire », estime M. Lisée.  

Selon un graphique présenté à la presse, la CAQ proposerait des baisses de taxes évaluées à 700 millions, alors qu'il y aurait déjà un écart de 868 millions « à résorber au prochain budget pour conserver le même niveau de services ».

Les libéraux de Philippe Couillard ont également mal géré les finances publiques, martèle Jean-François Lisée, en ayant réduit le fardeau fiscal des Québécois ces dernières années.  

« Ils ont fait des baisses d'impôts au moment où ils rationnaient les soins à domicile. Ils ont fait des baisses d'impôts au moment où des enfants n'avaient pas d'orthophonistes, de psychoéducateurs dans les classes. (...) Il ne fallait pas faire ça », s'est exclamé le chef péquiste.

Or, si les libéraux ont mal géré les finances du Québec, le Parti québécois « n'est pas suicidaire » et ne propose pas d'augmenter les impôts dans un prochain mandat. 

« On prend la situation fiscale telle qu'elle se présente à notre arrivée, [même si] elle est mauvaise. Elle est mauvaise, mais on ne prend pas l'engagement d'augmenter les impôts et les taxes. On n'est pas politiquement suicidaire », a dit M. Lisée. 

Par contre, pour équilibrer les finances, les médecins devront jouer leur rôle. Le chef du PQ a réitéré samedi qu'il gèlerait le salaire des médecins au niveau auquel il est dès un premier mandat péquiste, et ce, pour au moins quatre ans.  

« Les libéraux ont décidé qu'on a 7 milliards de dollars de plus à donner à 22 000 médecins au cours des 8 prochaines années. Ça n'arrivera pas », a dit le chef péquiste.

« On gel votre rémunération pour les années qui viennent. Ils n'auront ni les forfaitaires, ni les augmentations (...) vous en avez déjà trop », a-t-il conclu.

Legault s'en moque

Faisant campagne dans la circonscription de Verchères, François Legault s'est moqué des critiques du PQ. Il a rappelé que M. Marceau a admis s'être trompé sur l'ampleur du déficit du Québec lorsqu'il était ministre des Finances en 2013. Il a par ailleurs brandi le Quiz des chefs de La Presse pour appuyer sa réplique à M. Lisée.

« Ce matin, dans un quiz, Jean-François Lisée s'est trompé de 24 milliards dans la dette du Québec, a ironisé le chef caquiste. Donc je pense qu'ils sont mal placés pour critiquer le cadre financier de la CAQ. Moi, si j'étais à la place du PQ, je me garderais une petite gêne. »

M. Legault a assuré qu'il ne plongera pas le Québec en déficit. Il n'a pas encore présenté son cadre financier. Il souhaite d'abord que le Parti libéral rende public le sien, car le gouvernement sortant a accès à davantage d'information sur les finances publiques que les partis de l'opposition.

- Avec la collaboration de Martin Croteau