Elle était officieusement en cours depuis quelques semaines déjà, mais c'est maintenant officiel: la campagne électorale est lancée et les Québécois sont appelés aux urnes le 1er octobre.

En matinée jeudi, le conseil des ministres du gouvernement Couillard a adopté deux décrets pour dissoudre l'Assemblée nationale et déclencher les élections. M. Couillard s'est rendu ensuite au bureau du lieutenant-gouverneur, Michel Doyon, qui a apposé sa signature au bas de deux documents.

Philippe Couillard a opté pour une campagne plus longue que ce qu'on voit d'habitude : 39 jours au lieu de 33, la durée maximale prévue à la loi. Il ne croit pas que cette stratégie se retourne contre lui ; « ça donne plus de temps pour parler aux Québécois » selon lui.

« Une campagne, c'est toujours un défi, a déclaré le chef libéral accompagné de son épouse Suzanne Pilote. Je n'ai jamais rien eu de gratuit dans ma vie. Pas plus aujourd'hui qu'hier ou avant-hier. Alors ça va continuer. On doit avancer, le Québec doit avancer, le Québec ne doit pas reculer. »

Il amorce cette campagne avec « fierté et confiance ». « Fierté, parce qu'on a vraiment accompli un redressement et une relance qu'on n'a pas vus depuis longtemps au Québec. Et confiance envers le Québec et les Québécois, confiant pour notre campagne.

« Très optimiste », le chef libéral a tenu à préciser qu'il sera « de bonne humeur pendant cette campagne ». Il avait commencé la précédente avec un autre ton, corrosif, déclarant qu'il « déteste » le gouvernement Marois et qu'il parlerait avec « ses tripes et ses viscères » au cours de la campagne.

Après un passage dans Jean-Talon à Québec, M. Couillard mettra le cap sur la Mauricie, où le PLQ détient les quatre circonscriptions (il y en avait cinq auparavant, mais Laviolette et Saint-Maurice ont été fusionnées à la suite d'une refonte de la carte électorale). Il a d'ailleurs exprimé aux journalistes son regret quant à la perte d'une circonscription dans cette région. Il a ajouté qu'il s'oppose à une réforme du mode scrutin, contrairement aux autres partis, parce que « c'est toujours les régions qui passent à la casserole dans ce temps-là ».

Principal changement dans le camp libéral en Mauricie, Julie Boulet n'est pas sur les rangs : elle a quitté la vie politique après un règne de 17 ans. Fait inusité, son frère, l'avocat Jean Boulet, se présente pour la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Trois-Rivières. Il tentera de déloger le député sortant Jean-Denis Girard. La CAQ compte également sur sa candidate-vedette dans Champlain, Sonia Lebel, ex-procureur en chef de la commission Charbonneau, pour mettre fin à la mainmise du PLQ sur la région.