La victoire écrasante du Parti libéral du Québec aux élections de lundi, qui écarte la menace d'un référendum pour au moins les quatre prochaines années, a été accueillie avec soulagement dans la capitale fédérale et dans le reste du pays.

Le premier ministre Stephen Harper n'a d'ailleurs pas perdu de temps pour s'entretenir au téléphone avec celui qui deviendra son nouvel homologue d'ici deux semaines, Philippe Couillard. Et M. Harper a profité de la période de questions mardi à la Chambre des communes pour saluer la victoire d'un allié fédéraliste à Québec.

«Les Québécois ont rejeté la tenue d'un autre référendum. Ils veulent un gouvernement qui soit concentré sur l'économie et la création d'emplois. Nous partageons ces priorités et nous attendons avec impatience de travailler avec ce nouveau premier ministre», a affirmé M. Harper sous les applaudissements nourris de ses troupes.

Philippe Couillard n'est pas étranger à l'appareil fédéral: Stephen Harper l'a nommé en 2010 au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité, alors dirigé par Arthur Porter. Il avait également été courtisé pour faire le saut sur la scène politique fédérale en portant la bannière du Parti conservateur aux élections de 2011, mais il avait refusé l'invitation.

«Je crois qu'ici, comme ailleurs au Canada et au Québec, il y a beaucoup de gens qui ont soupiré avec soulagement, a affirmé le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair. J'ai vécu le référendum de 1980 et le référendum de 1995. Je pose toujours la même question. Comment est-ce que ça peut aider la famille moyenne de passer à travers ça? C'est divisif pour les familles. C'est divisif pour les collectivités. C'est divisif sur le lieu de travail.»

Pour sa part, le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a soutenu que le mouvement souverainiste n'est pas mort malgré la déroute du Parti québécois. «Il ne faut pas dire cela. Il faut reconnaître qu'il y a des gens qui vont demeurer passionnément souverainistes. Mais les Québécois se sont exprimés. Même une partie des Québécois souverainistes ont dit qu'ils veulent de la stabilité, qu'ils veulent une économie en santé d'abord et avant tout. J'ai confiance que c'est ce que nous allons avoir pour les prochaines années», a dit M. Trudeau.

Du côté du Bloc

Seul candidat ayant manifesté l'intention de briguer la direction du Bloc québécois, qui ne compte plus que quatre sièges aux Communes, le député bloquiste André Bellavance a fait valoir qu'il est possible de rebâtir le parti souverainiste.

«C'est sûr que ç'aurait été plus agréable, plus facile d'avoir un gouvernement du Parti québécois, mais à quatre reprises dans notre histoire, les gens au Québec lors d'une élection québécoise ont choisi un gouvernement libéral et l'élection qui a suivi tout de suite après, c'était une majorité de députés du Bloc québécois qui a été envoyée à Ottawa. C'est possible pour nous de revenir et on y croit», a-t-il dit.