La coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, croit que le véritable vote stratégique consiste à mettre fin à l'alternance entre le Parti québécois et le Parti libéral et à oser se faire du bien en votant pour ses idées.

À une semaine du scrutin du 7 avril, Québec solidaire veut éviter que des électeurs qui seraient tentés de voter pour le parti de gauche s'en empêchent et votent quand même pour le Parti québécois, même s'ils en sont déçus, de peur de favoriser ainsi l'élection du Parti libéral.

Mme David dit avoir rencontré récemment «plein de gens péquistes déçus, des progressistes, qui disent ''ça n'est plus possible, c'est fin''. On sent chez eux une espèce d'exaspération. (Ils disent) ''ça fait 30 ans que je vote PQ; pus capable, je m'en viens chez vous''. À tous ces gens-là, au fond, ce que je dis c'est ''osez, faites-le le pas; vous allez voir, ça ne fait pas si mal; ça fait même du bien, parce qu'on vote dans un parti qui vient chercher quelque chose au-dedans de nous-mêmes, notre appétit pour la justice sociale, pour l'écologie et pour le pays aussi''», a-t-elle résumé.

Mme David était aux côtés de sa candidate dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, et de l'auteur-compositeur-interprète Dan Bigras, lundi, pour parler des différents moyens de lutter contre l'exclusion sociale. M. Bigras est aussi bien connu pour sa défense des jeunes exclus, avec l'organisme Le Refuge.

À cette occasion, Mme David a dit déplorer les propos de l'auteure féministe Janette Bertrand, qui s'est présentée aux côtés de la chef du Parti québécois Pauline Marois pour vanter les mérites d'une charte de la laïcité afin de combattre l'intégrisme religieux.

Françoise David s'est dite «profondément désolée» d'entendre de tels propos de la part de Mme Bertrand, à qui elle reproche de se faire «l'écho de préjugés» et de participer à une campagne de peur.

«Je pense qu'il faut arrêter de faire peur au monde! Ce n'est pas avec ça qu'on construit un pays et ce n'est pas avec ça non plus qu'on contribue à l'émancipation des femmes», a protesté Mme David, elle-même une ancienne militante féministe.

Dan Bigras a renchéri. «Le respect que j'ai pour Mme Bertrand est immense. Elle a fait progresser entre autres la cause des femmes et beaucoup des exclus. J'ai le droit de ne pas être d'accord avec, sans me faire accuser de mépris. On ne peut pas restreindre des droits et libertés individuels garantis par les chartes au cas où il arriverait quelque chose», a-t-il critiqué.

Pour combattre l'exclusion sociale, Québec solidaire propose un plan global, qui puise à la fois dans la construction de logements sociaux, l'établissement d'un revenu minimum garanti, un financement plus généreux et plus stable des organismes communautaires, l'enseignement gratuit de la maternelle à l'université, entre autres mesures.