Les partis politiques ont récolté tout près d'un million depuis le début de la campagne électorale. C'est principalement le Parti québécois qui en a profité, récoltant à lui seul la moitié des dons.

La formation de Pauline Marois a reçu 480 000$ de ses donateurs en mars, selon les données du Directeur général des élections du Québec (DGEQ). C'est nettement plus que le Parti libéral qui a récolté 240 000$, soit le quart des dons.

Alors que le PQ avait récolté en moyenne 92 000$ par mois en 2013, la campagne électorale a clairement fouetté la ferveur des donateurs péquistes. Les données du DGEQ démontrent une forte augmentation des dons au PQ depuis février.

À l'inverse, les donateurs libéraux semblent avoir attendu le déclenchement des élections avant de délier les cordons de leur bourse. Le PLQ a reçu en moyenne 77 000$ par mois en 2013.

L'écart dans les dons s'accentue entre les deux principales formations, constate le politologue Jean-Herman Guay. Alors que le PQ avait récolté en 2013 près de 200 000$ de plus que son principal rival, l'écart dépasse déjà le demi-million après seulement trois mois. «Ça montre que les gens avaient vraiment la conviction en début de campagne que le Parti québécois allait l'emporter», poursuit M. Guay. Les dons ayant tendance à augmenter quand un parti est en position de prendre le pouvoir, la tendance pourrait s'être inversée avec les récents sondages plus favorables aux libéraux, ajoute-t-il.





La CAQ boudée par les donateurs

Les données du DGEQ démontrent également que la Coalition avenir Québec n'éprouve pas simplement des difficultés dans les sondages: les donateurs aussi semblent la bouder. Troisième dans les intentions de vote, la formation de François Legault a pourtant récolté depuis le début de l'année moins d'argent que Québec solidaire, quatrième dans les sondages. Même que depuis le déclenchement des élections, les solidaires ont donné deux fois plus que les caquistes.

«Québec solidaire, on associe ça davantage aux groupes militants, aux gens du milieu communautaire. C'est fascinant de penser qu'ils obtiennent davantage que la CAQ, qu'on associe aux gens du milieu des affaires. C'est un signe peut-être de l'épuisement de la CAQ, que le parti est en danger», observe Jean-Herman Guay, de l'Université de Sherbrooke.

«C'est exceptionnel. La CAQ ne perd pas seulement des électeurs, mais aussi des militants prêts à contribuer financièrement», ajoute Réjean Pelletier, de l'Université Laval.

Rappelons que depuis 2013, les dons ont été considérablement limités. D'abord, le plafond a été réduit de 1000$ à 100$ par électeur. Seule exception, un montant additionnel de 100$ peut être offert aux formations à partir du déclenchement des élections et jusqu'à 90 jours après un scrutin. Une autre contribution de 100$ est possible lors d'une élection partielle.

Ce système avantage grandement le Parti québécois qui, historiquement, a toujours eu plus de donateurs que le Parti libéral. Voilà, les péquistes donnaient toutefois beaucoup moins. Depuis 15 ans, le don moyen au PQ était d'environ 150$ par année. Moins nombreux, les contributeurs libéraux donnaient en moyenne deux à trois fois plus.