Le Parti québécois est « victime » d'une campagne de peur de Philippe Couillard qui a « manipulé » l'électorat, soutient Pauline Marois, alors qu'un autre sondage démontre la chute de sa formation dans les intentions de vote.

« Les Québécois se sont fait, dans le fond, un peu malmener ou manipuler dans un sens par M. Couillard qui a voulu faire croire qu'on faisait une élection sur un référendum. On ne fait pas une élection sur un référendum. J'ai toujours dit que jamais je n'allais bousculer les Québécois », a affirmé la chef péquiste en conférence de presse mardi, à Blainville.

La dégringolade du PQ a commencé à la suite de l'entrée en scène de Pierre Karl Péladeau. Le poing en l'air, il disait se lancer en politique parce qu'il a « la conviction extrêmement profonde de faire du Québec un pays ». La chef péquiste a révélé mardi qu'elle avait « convenu » de cette sortie « pertinente et justifiée » avec M. Péladeau. Elle dit n'avoir « aucun regret » à ce sujet.

Selon un sondage Léger publié dans le Journal de Montréal mardi, les libéraux récoltent 40% des intentions de vote, devant les péquistes (33%), les caquistes (15%) et les solidaires (9%), après répartition des indécis.

« Je crois que nous sommes victimes d'un chef de parti, M. Couillard qui, comme il n'a vraiment rien à proposer de neuf, d'audacieux, se rabat sur des arguments de peur », a soutenu Pauline Marois.

Or, les Québécois n'ont « pas besoin d'avoir peur », dans la mesure où le référendum sur la souveraineté « n'est pas l'enjeu de l'élection », selon elle. « J'ai toujours dit que jamais je ne bousculerais les Québécois, que nous allons respecter leur rythme, que ce n'était pas une priorité », a-t-elle ajouté. Elle refuse toujours de préciser si un référendum aurait lieu dans un prochain mandat.

Pauline Marois se dit « très fière de  (sa) campagne ». « Je crois avoir un très bon plan de match.  (...) Notre message passe de plus en plus, car nous revenons aux vraies choses », comme l'intégrité, a-t-elle dit, reprenant le slogan libéral des « vraies affaires ».

« Je suis contente qu'on arrive à un moment où enfin on peut démasquer M. Couillard et son équipe. On lui pose des questions, et il ne répond pas, il ne veut pas se dissocier de l'héritage de M. Charest. Il nous rappelle qu'il n'a rien à offrir de différent. On reviendrait aux années libérales de M. Charest », a-t-elle soutenu. Selon elle, le chef libéral « tente de faire diversion » pour cacher le bilan éthique de son parti.

Questionnée au sujet de « l'appel au pays » lancé par Pierre Karl Péladeau le 9 mars, Pauline Marois a d'abord répondu qu'il a « simplement dit » qu'il est souverainiste. Puis elle a ajouté : « M. Péladeau a présenté sa candidature, il a dit pourquoi il voulait venir en politique. Vous savez que c'est un homme d'affaires qui a fait ses preuves. Et il a simplement fait la déclaration qui était tout à fait pertinente et justifiée. Et nous en avions convenu ensemble ».

Lors de sa conférence de presse, Pauline Marois a promis la tenue d'un forum sur la conciliation travail-famille-études si elle est reportée au pouvoir. Elle était entourée de ses candidates Ghislaine Desrosiers (Blainville), Martine Desjardins (Groulx) et Nicole Léger (Pointe-aux-Trembles).