Pauline Marois enfonce le clou de l'intégrité. Elle hausse le ton et demande maintenant à Philippe Couillard de présenter des excuses «pour tout ce que le Parti libéral a fait subir à nos institutions» sous la gouverne de Jean Charest.

La chef péquiste tente de rivaliser avec son adversaire libéral pour imposer la «ballot question», l'enjeu central de l'élection. Pendant que Philippe Couillard mise sur la menace référendaire, Mme Marois veut ramener l'intégrité au centre des débats, comme en 2012.

Selon elle, le chef libéral agite «l'épouvantail référendaire» pour faire oublier qu'il n'a « jamais rompu avec l'héritage » de l'ancien premier ministre. Il ne peut continuer à «minimiser, banaliser, se défiler » en se contentant de dire que «c'est du passé».

«Si Philippe Couillard veut tourner la page, il doit se dissocier, regarder les Québécois dans les yeux et admettre les erreurs du passé. Comme chef libéral, Philippe Couillard doit s'excuser pour tout ce que son parti a fait subir à nos institutions. Il doit admettre la responsabilité du Parti libéral pour la plus douloureuse crise de confiance que les Québécois ont connue », a déclaré la chef péquiste devant environ 200 militants réunis à Rivière-du-Loup, samedi.

Elle a ajouté : «S'il refuse de se dissocier, s'il est à l'aise avec l'héritage de Jean Charest, qu'il nous le dise, les Québécois vont savoir ce qu'il leur reste à faire le 7 avril. Et dans le fond, c'est la question que les Québécois doivent se poser : quel parti est le mieux placé pour combattre la corruption, mettre en oeuvre les recommandations de la Commission Charbonneau ? Pour que la corruption recule, pour que l'intégrité avance, il n'y a qu'une seule solution, c'est de voter pour le Parti québécois».

Philippe Couillard propose à ses yeux «le même programme et le même monde» que Jean Charest. Dix-huit anciens ministres sont dans son équipe, «les mêmes qui se sont levés des dizaines de fois pour applaudir à tout rompre Tony Tomassi». «Philippe Couillard était là quand les ministres libéraux avaient un quota de 100 000 $ à ramasser pour financer le Parti libéral, a-t-elle poursuivi. M. Couillard était là, au conseil des ministres, quand Jean Charest nommait des juges à partir de petits post-it jaunes.»

Elle a fait valoir les lois adoptées sous sa gouverne, entre autres pour assainir les moeurs du financement politique et rétablir l'intégrité dans l'octroi de contrats publics. Il ne faut pas « revenir aux années libérales », a-t-elle insisté.

Au Parti québécois, on s'est manifestement passé le mot pour remettre l'intégrité à l'avant-scène. Le candidat dans Rivière-du-Loup-Témiscouata, Michel Lagacé, a affirmé que le 7 avril, «on choisit un retour à la corruption ou on renforce le Québec et le Bas-Saint-Laurent».