Les quatre chefs de parti qui participeront au débat de ce soir ne pourront pas compter sur l'aide d'un conseiller en studio, ni brandir un document à la caméra, selon un document confidentiel dont La Presse a obtenu copie.

Les politiciens se sont aussi engagés à tenir «un débat élevé, sans propos injurieux ou diffamatoire [sic] ou pouvant porter atteinte au droit à la vie privée des participants». Ils devront «respecter le droit de parole des autres afin de leur permettre de répondre sans interruption».

Radio-Canada et Télé-Québec, pour leur part, ont promis de ne pas «utiliser la télémétrie pour le débat ou autres mesures de réactions du public» comme c'est notamment le cas aux États-Unis.

Ces dispositions sont contenues dans une entente signée par les deux télé-diffuseurs (réunis en consortium) et les quatre principaux partis politiques. Hier, Radio-Canada a refusé de la fournir à La Presse, plaidant que «les règles et engagements entre le Consortium des réseaux de télédiffusion et les partis» sont «de nature confidentielle».

Pas de conseiller

Parmi les règles qui peuvent avoir un impact sur le débat, l'entente prévoit qu'aucun «collaborateur» ne pourra être présent dans le studio d'enregistrement du débat pour passer des notes, par exemple. La pratique était admise jusqu'au début des années 2000.

«Le PLQ, la CAQ, le QS et le PQ s'engagent à ce que leur chef respectif ait seulement des notes personnelles sur leur petite table attitrée près d'eux», indique aussi le document. Le texte ne précise toutefois pas la définition du terme «notes personnelles».

«Aucun document ne pourra être brandi à la caméra», ajoute-t-on. En 2007, Mario Dumont avait montré aux téléspectateurs un rapport qui - selon lui - indiquait que l'écroulement du viaduc de la Concorde aurait pu être évité si le gouvernement avait été plus vigilant. L'épisode avait fait grand bruit.

Un débat souple

Selon l'entente, la formule du débat sera extrêmement souple. Les deux animateurs - Anne-Marie Dussault et Sébastien Bovet - pourront intervenir à leur gré et même étirer la durée de certains blocs.

«Chaque segment durera environ 29 minutes 15 secondes, mais pourrait être rallongé ou raccourci si l'animateur-réalisateur et le réalisateur estiment que le débat le justifie», indique l'entente. 

Les animateurs sont les seules personnes autorisées à faire respecter les droits de parole. Ils pourront même éteindre les microphones, en cas de besoin.

«Le Consortium verra à ce qu'un médecin et une ambulance soient présents afin de parer à toute éventualité», précise aussi l'entente.