Philippe Couillard accuse Pauline Marois de « semer la confusion » en laissant croire que les Québécois pourraient conserver la citoyenneté canadienne si le Québec devient indépendant. Il vante la « clarté » du modèle écossais au sujet de la question référendaire.

Le Parti québécois, lui, « maintient les Québécois dans un monde de merveilles ». C'est « Mme Marois au pays des merveilles », a lancé le chef libéral en conférence de presse à Saint-Georges-de-Beauce, jeudi. Son entourage avait placé derrière lui un drapeau du Canada en plus de celui du Québec. 

« Je vois que, Mme Marois, son intention est de séparer le Québec du Canada en faisant croire, et franchement ça dépasse l'entendement, aux Québécois qu'il n'y aura pas de conséquences, que tout va bien aller, que ça va être comme avant, que vous ne remarquerez à peu près pas de différence. « 'On reçoit 19 milliards par année de transfert ? Ce n'est pas grave, on va les trouver ailleurs. Neuf milliards de péréquation ? Ha, un détail ! Le passeport canadien ? Oui, on le gardera le passeport canadien, pourquoi pas, c'est un beau passeport. La citoyenneté, c'est la même chose. La monnaie ? Oui, on va garder le dollar canadien.' Je m'excuse, ce n'est pas sérieux, arrêtons de dire ça », a-t-il soutenu.

Il a plaidé que Mme Marois ne peut donner toutes ces garanties. « Tout arrangement entre deux parties nécessite le consentement des deux parties », donc d'Ottawa, a-t-il indiqué. « Qu'est-ce qui arrive avec la séparation du Québec? Elle ne le sait pas elle-même. Alors qu'elle arrête de semer la confusion », a ajouté le chef libéral. Il se dit quant à lui convaincu que les « impacts économiques déjà visibles de la gestion péquiste et très négatifs seraient accentués advenant leur élection et qu'il y ait un référendum sur la séparation du Québec ».

Philippe Couillard a indiqué que le modèle écossais est « un exemple de clarté » quant à la question référendaire alors que le Parti québécois mise selon lui sur la « confusion ».

« Sur la question référendaire, il me semble que l'exemple du Royaume-Uni est très intéressant », a-t-il dit. La question est : «L'Écosse devrait-elle devenir un pays indépendant?»

Édimbourg a soumis sa question pour analyse à la commission électorale du Royaume-Uni, et le parlement écossais a accepté de la modifier (on parlait avant de « êtes-vous d'accord que l'Écosse devrait devenir un pays indépendant ? »). Un éventuel gouvernement péquiste devrait-il discuter de la question avec Ottawa ? « J'ai toujours dit, et je le répète, que l'avenir des Québécois serait décidé au Québec par les Québécois », a répondu M. Couillard.

Le chef libéral disait mercredi que Pauline Marois a déjà lancé la « mécanique référendaire ». Dans ce contexte, peut-elle ne pas révéler ses intentions sur la question qui serait posée ? lui a-t-on demandé. « Vous le voyez vous-mêmes : la confusion règne, totale. (Mercredi) c'était un festival de confusion sans précédent », a-t-il dit, rappelant les propos de Mme Marois sur les frontières et la citoyenneté canadienne.

Il a ajouté lors de sa conférence de presse qu'« il n'y aura pas de référendum et qu'il n'y aura pas de question référendaire parce qu'il y aura un gouvernement libéral le 7 avril à Québec».