Presque dix ans après sa première mouture, un nouveau «budget de l'an 1» d'un Québec souverain devrait être écrit à l'encre rouge, selon François Legault.

Après une semaine à éviter minutieusement le sujet, le chef caquiste a été happé par le débat qui monopolise la campagne électorale: un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec.

En 2005, celui qui était alors critique péquiste en matière de Finances avait rendu public un «budget de l'an 1» qui concluait par un surplus de cinq milliards de dollars. Le document imaginait les finances d'un «État du Québec» dans sa première année d'existence.

Mais beaucoup de choses ont changé depuis.

Toujours à l'encre noire le «budget de l'an 1»? «Ben non, on serait en déficit actuellement», a répondu François Legault. Il explique ce constat par l'augmentation constante des transferts fédéraux et de la péréquation depuis 2005. «C'est évident qu'actuellement, le Québec en donne moins qu'il en reçoit», a-t-il ajouté.

M. Legault a déjà confirmé qu'il voterait pour l'option du «Non» si un référendum sur le statut constitutionnel du Québec devait se tenir, mais qu'il ferait tout pour éviter de tomber dans un tel processus. Il évite habituellement de répondre aux questions sur la souveraineté, assurant que le débat n'intéresse pas les familles de la classe moyenne.

Mardi, Pierre Karl Péladeau a confirmé qu'il se verrait bien comme négociateur-en-chef du Québec en cas de résultat positif dans un référendum sur la souveraineté. Mercredi après-midi, Philippe Couillard a affirmé qu'il voudrait prendre la tête du camp du «Non».

François Legault, lui, a refusé d'indiquer quel rôle il occuperait.

«On est vraiment sur une autre planète. M. Couillard et Mme Marois, on dirait qu'ils ne sont pas capables de sortir de leurs vieilles chicanes», a-t-il déploré. «Il y en aura pas de référendum.»

Quant à la volonté de Pauline Marois de négocier afin d'obtenir une voix à la Banque du Canada pour un Québéc souverain utilisant le dollar canadien, le chef caquiste n'y croit pas.

«On s'est [toujours] dit que malheureusement, le Québec indépendant n'aurait pas de siège à la Banque du Canada, a expliqué Legault, se remémorant les débats qu'il avait au Parti québécois. Je ne vois pas comment le Canada pourrait offrir un siège à la Banque du Canada. La politique monétaire serait décidée dans le reste du Canada.»