La Coalition avenir Québec (CAQ) veut geler le nombre de fonctionnaires qu'emploie le gouvernement provincial, afin de donner un répit à la classe moyenne en abolissant la taxe santé et la taxe scolaire.

Le parti révélait ce matin le «cadre financier» grâce auquel il compte offrir «un ''break'' de 1000$ par famille» et atteindre le déficit zéro dès l'an prochain.

«On veut, pour les 4 prochaines années, geler le nombre d'employés de l'État», a expliqué le chef François Legault. «Mais il n'y aura pas de mise à pied.»

Au sein du personnel administratif (environ 220 000 employés), «les gens qui prennent leur retraite ne seront pas remplacés». «On va utiliser les départs des baby-boomers pour faire le travail, a dit François Legault.

Chaque poste ainsi aboli permettra la création d'un poste dans les corps d'emploi qui offrent directement des services aux citoyens, «en particulier en santé et en éducation».

Ce gel du nombre de fonctionnaires permettrait d'économiser un peu plus que 500 millions de dollars l'an prochain et un peu plus d'un milliard de dollars en 2015-2016, selon les calculs de la formation politique.

La CAQ espère aussi que l'État engrangera 300 millions en deux ans grâce à la lutte à la corruption et 550 millions sur la même période en «révision des dépenses informatiques». L'optimisation des approvisionnements, elle, pourrait faire économiser 250 millions par année à l'État.

Cadeaux fiscaux

La CAQ compte utiliser sa nouvelle marge de manoeuvre afin de financer différentes mesures fiscales qui visent les jeunes familles de la classe moyenne.

«Ce que je veux dire aux familles du Québec qui sont étouffées par leur fardeau fiscal, c'est qu'on vous a entendu», a assuré François Legault ce matin. «Il y a des limites à taxer, et taxer, et taxer.»

Ainsi, la taxe santé disparaîtrait rapidement sous un gouvernement de la CAQ, allégeant le fardeau fiscal de chaque Québécois de 200$. 

La taxe scolaire - une «taxe injuste» selon François Legault - serait abolie dans les deux dernières années d'un mandat de quatre ans. «Ça représente, pour une maison de valeur moyenne, environ 600$», a avancé le chef caquiste.

La hausse des tarifs de garderie - passés de 7$ à 9$ - serait remplacée par une indexation. Et Hydro-Québec devrait annuler partiellement sa prochaine hausse de tarif, qui n'a pas encore été autorisée par la Régie de l'énergie.

M. Legault et Christian Dubé, le porte-parole du parti en matières économiques, n'ont pas voulu expliquer en détail chacun des éléments de leur cadre financier. Chacun fera l'objet d'une annonce distincte au cours des 33 jours de la campagne, ont-ils souligné.

On sait toutefois déjà que le programme de crédits d'impôt aux entreprises du gouvernement sera amputé de 450 millions de dollars pendant la première année d'un éventuel mandat afin de réorganiser la façon dont ils sont attribués.

Marceau conteste les chiffres

En après-midi, le ministre des Finances sortant a qualifié de «désespéré» le cadre financier «truffé d'erreurs» présenté par François Legault.

Nicolas Marceau conteste particulièrement sur la prévision de la croissance de la fonction publique que la CAQ prévoit annuler pour financer ses promesses. François Legault compte mettre une croix sur 35 000 embauches en quatre ans, mais M. Marceau assure qu'aucune «somme relative à l'augmentation de l'effectif du secteur public» n'est prévue au budget.

«L'essentiel de la marge de manoeuvre que prétend avoir François Legault n'existe pas, a plaidé le ministre Marceau par le biais d'un communiqué. M. Legault veut supprimer des emplois qui n'existeront pas!»