Alors que François Legault se lance dans la «campagne électorale de sa vie» - selon sa propre expression - une députée lui a fait faux bond et il s'est avoué déçu de l'interruption de la Commission Charbonneau.

«C'est sûr que j'aurais aimé en savoir plus long sur ce qui se passait au ministère des Transports du temps du Parti québécois et du Parti libéral», a regretté le chef caquiste, au cours du discours inaugural de sa campagne électorale.

Ce matin, la Commission Charbonneau a annoncé qu'elle interrompait ses travaux pour la durée de la campagne électorale, afin de respecter le processus démocratique. 

«C'est très malheureux que les gens aillent voter sans savoir exactement ce qui s'est fait» dans ces deux formations politiques, a ajouté le chef politique. 

François Legault n'a pas voulu dire s'il comptait sur les révélations quotidiennes de la Commission pour créer du mouvement dans les intentions de vote.

Sortie de dernière minute

Si l'équipe de la CAQ sillonnera le Québec pendant les 33 prochains jours, la députée de Groulx Hélène Daneault, elle, rentrera dans ses terres. Elle ne sera pas candidate à sa propre succession.

«Je remercie Hélène Daneault pour son engagement dans la vie publique et envers la Coalition et lui souhaite un bon retour à la vie "normale"», a écrit le chef caquiste sur les réseaux sociaux, quelques minutes après la dissolution de l'Assemblée nationale.

Mme Daneault, médecin de famille et ex-mairesse de Rosemère, avait été élue en 2012. Elle pilotait depuis les dossiers de la CAQ en santé. 

«Elle a vu son médecin hier. C'est apparu hier qu'elle était fatiguée et qu'elle voulait passer moins de temps à faire des affaires publiques», a expliqué François Legault.

En février encore, celle qui pilotait les dossiers en matière de santé de la CAQ assurait qu'elle serait sur la ligne de départ.

Avec la perte du seul professionnel de la santé de son équipe, qui incarnera ses enjeux au nom du parti? «Il y a plusieurs rapports [sur le sujet] qui ont été déposés depuis 10 ans au Québec. Les solutions sont connues», a esquivé M. Legault. «Les problèmes du système de santé, ce sont des problèmes d'organisation. Et pour ça, on a besoin d'un bon gestionnaire.» 

Il y a deux semaines, le député caquiste Jacques Duchesneau avait aussi annoncé qu'il se retirait de la politique.

«Un ''break'' de 1000$ par famille»

Malgré ces deux tuiles au premier jour de la campagne, François Legault a refusé de se laisser abattre.

Entre Pauline Marois  («qui va parler de Charte pendant 33 jours») et Philippe Couillard (qui refuse de défendre «l'identité québécoise») François Legault mise sur des promesses de répit fiscal pour séduire les électeurs.

«Je veux être très clair. Un vote pour le PQ ou un vote pour le Parti libéral, c'est un vote pour hausser les taxes. Un vote pour la CAQ, c'est un vote pour baisser les taxes», a-t-il asséné dans un tonnerre d'applaudissements.

M. Legault a aussi indiqué qu'il présenterait dès demain un cadre financier pour les quatre années de règne d'un éventuel gouvernement caquiste.

Le document va prouver qu'il est possible d'atteindre le déficit zéro et de «donner un break de 1000$ par famille» en réduisant impôts et taxe santé, ainsi qu'en éliminant la taxe scolaire. «C'est possible et on va le démontrer», s'est-il félicité.