Pauline Marois veut que les Québécois lui «donnent les moyens d'agir». Devant le refus prévisible des partis d'opposition d'appuyer le récent budget, elle a déclenché des élections générales pour le 7 avril prochain.

Se contentant d'une déclaration, refusant toute question des journalistes contrairement à la tradition, Mme Marois a souligné que son gouvernement «avait pris des décisions difficiles, mais nécessaires». «Nous avons un plan et l'équipe pour réaliser ce plan. Malheureusement les libéraux et les caquistes n'ont plus qu'un but c'est de bloquer le gouvernement». Sentant l'agacement des journalistes, elle a promis de répondre aux questions plus tard en campagne. Mais aucun point de presse n'est prévu à son horaire aujourd'hui.

«Une femme déterminée» a-t-elle laissé tomber avant de s'engouffrer dans son autocar de campagne. Il est d'ailleurs écrit «déterminée» sur son autobus de campagne. À l'arrière, on y lit le long slogan de campagne: «plus prospère, plus fort, plus indépendant, plus accueillant». 

La caravane péquiste est en route vers Portneuf. Mme Marois visitera l'usine Alcoa, avec qui son gouvernement a finalement conclu une entente en février . Elle se rendra ensuite dans Maskinongé et Trois-Rivières.

Peu d'allusions à la Charte

Dans le hall de l'édifice Honoré-Mercier, Mme Marois d'une voix parfois émue, devant l'ensemble de son conseil des ministres, n'a fait qu'une très brève allusion à la Charte des valeurs, qui assure insiste-t-elle l'égalité entre les sexes et laïcité de l'État. En revanche elle a bien plus longuement évoqué le bilan économique du gouvernement, la création d'emplois et les annonces d'investissements en région. Pas un mot sur le projet souverainiste du gouvernement péquiste.

Pour elle, les partis d'opposition avaient décidé de s'opposer au budget avant même d'en prendre connaissance, «en agissant ainsi ce n'est pas seulement le gouvernement, c'est tout le Québec que l'opposition freine par son attitude. Si on veut que le Québec prenne son élan, il faut mettre fin à ce blocage» a-t-elle soutenu, lisant son intervention à partir de télésouffleurs.

Contrairement à la tradition aussi Mme Marois s'est adressée aux médias avant sa rencontre avec le Lieutenant-gouverneur pour lui demander de dissoudre l'Assemblée nationale, un pied de nez de la souverainiste au représentant de la Reine au Québec.

C'est toutefois grâce aux pouvoirs du Lieutenant-gouverneur que Mme Marois a pu déclencher des élections, malgré sa loi sur les élections à date fixe.