Ils ne courront pas tous, mais tous y songeront, ne serait-ce que pour écarter l'idée. La course à la direction du PQ qui s'annonce est susceptible d'intéresser plusieurs candidats, en dépit de la mauvaise posture du parti après le scrutin de lundi.

Les Décidés

Bernard Drainville

Il songe à devenir chef du PQ depuis des années. Il voulait déjà se positionner au départ d'André Boisclair - il fut le premier à appuyer Pauline Marois. À 51 ans, élu dans une circonscription relativement sûre, il pouvait compter sur beaucoup d'appuis avant l'entrée en scène de Pierre Karl Péladeau. Son handicap? Avoir parrainé une Charte des valeurs désormais associée à la défaite péquiste de lundi.

Jean-François Lisée

Son étoile a pâli passablement depuis son entrée en politique. Il a le don de se faire des ennemis en se mêlant un peu de tout, dans le dossier linguistique, par exemple. Meilleur avec la plume que sur la tribune. À 56 ans, il a une aura d'intellectuel qui le sert bien. Il se voit depuis longtemps au poste de chef, mais est plus patient que Drainville.

Pierre Karl Péladeau

Un néophyte total en politique, qui a l'énergie et les moyens de briguer la direction du parti. Son discours de lundi en aura déçu plus d'un - il est loin d'être un tribun. À 52 ans, il apporterait un vent de renouveau et de crédibilité économique au PQ, mais, sérieux problème, il risque de faire fuir bien des militants plus progressistes. Il partirait néanmoins gagnant.

LES «J'AURAIS SAUTÉ, SI !»

Gilles Duceppe

L'ancien chef du Bloc québécois, un parti presque rayé de la carte par le NPD en 2011, a longtemps paru intéressé par le poste. De 2005 à 2011, il a fait une guerre secrète aux chefs successifs, Bernard Landry, André Boisclair et Pauline Marois, pour prendre leur place. Il a cessé les hostilités sur le tard. Principal handicap, il a 67 ans, et aurait 71 ans aux prochaines élections. Il aurait fait le saut sans ces quelques années de trop.

Réjean Hébert

Le ministre de la Santé défait aurait à coup sûr été sur les rangs, n'eût été sa défaite prévisible dans Saint-François. À 58 ans, il était convaincu d'avoir une chance de succéder un jour à Mme Marois. Il n'avait pas prévu qu'elle partirait si tôt, toutefois. Dans une course à plusieurs prétendants, il pourrait tout de même être tenté.

Pierre Duchesne

Le ministre de l'Enseignement supérieur aurait pu être tenté s'il n'avait pas subi un humiliant revers dans Borduas, une circonscription normalement acquise au Parti québécois. Son handicap: il n'est pas un bon tribun, n'est guère chaleureux et, surtout, on le soupçonnerait de se rallier à son copain de Radio-Canada, Bernard Drainville, à la première occasion.

Alexandre Cloutier

Il aurait plongé si la course avait dû survenir dans quelques années. À 37 ans, en voilà un autre qui a une excellente opinion de lui-même et de ses capacités. Pas d'erreurs de parcours à son ministère des Affaires intergouvernementales. Une bonne image, bilingue, il pourrait présenter l'image rajeunie et moderne qui avait fait craquer les péquistes quand ils ont choisi André Boisclair.

Véronique Hivon

La ministre déléguée à la Famille a gagné des points avec son projet de loi sur l'aide médicale à mourir. À 47 ans, sorte de clone de Louise Harel, elle est perçue comme progressiste avec un côté social très développé, elle fait recette chez les militants péquistes plus traditionnels. Une autre qui a une bonne opinion d'elle-même. Handicap? Elle n'est pas une bagarreuse.