Le maire de Montréal, Denis Coderre, s'est félicité de la «stabilité» qu'apportera le gouvernement majoritaire que se sont donné les Québécois lundi soir, «peu importe le parti».

En point de presse cet après-midi, en réponse aux questions des journalistes, il s'est cependant dit satisfait que ce soit un parti qui prône «l'emploi et l'économie», en l'occurrence le Parti libéral du Québec, qui l'ait emporté. «C'est un nouveau gouvernement qui veut parler d'économie et d'emploi. Alors on est sûr que pendant les quatre prochaines années, on ne parlera pas de référendum ou de charte. Alors je suis content.»

Le maire Coderre a salué les quatre décennies de contribution politique de Pauline Marois, dont le gouvernement s'est montré particulièrement ouvert aux demandes de Montréal. Mais il a répété qu'il s'est opposé dès le début à son projet de Charte des valeurs, qu'il décrit comme «divisif» et qui aurait eu un impact, selon lui, sur le résultat des élections.

«De la façon dont c'est sorti, ce n'était pas correct, ce n'était pas acceptable. Si des gens ont pensé l'utiliser à des fins électorales, alors oui, ç'a eu un impact. Pour moi, on passe à un autre appel.»

Inspecteur général et métropole

D'entrée de jeu, il demande au gouvernement Couillard de ressusciter les projets de loi laissés en plan par la campagne électorale, notamment ceux donnant des pouvoirs à l'inspecteur général et encadrant les négociations pour un partage égal des coûts des régimes de retraite. Il souhaite en priorité que le statut de métropole soit reconnu à Montréal, dans le cadre d'une loi semblable à celle qui a été votée pour Toronto.

Flanqué du président de l'Union des municipalités du Québec, Éric Forest, le maire Coderre a rappelé les demandes d'autonomie formulées pendant la campagne électorale. «On ne veut plus être considérés comme des créatures des provinces. On a besoin d'un message clair de la part du prochain premier ministre. On a besoin de cette métropole forte, d'une redéfinition du monde municipal. On veut envoyer le message que le monde municipal parle d'une même voix.»

Diversifier les revenus

La fameuse «semaine de visibilité» à mi-campagne, alors qu'il a multiplié les points de presse avec ses homologues des autres villes, a engendré un «repositionnement des forces municipales» dont il entend bien profiter. «Je laisse la chance à M. Couillard de laisser retomber la poussière... mais pas trop.»

Il estime que le fait d'avoir confié les ministères des Affaires municipales et des Transports à un seul élu, «c'est une bonne idée, ça fonctionnait bien. Au moins, s'il fallait engueuler quelqu'un, il n'y en avait qu'un seul.»

M. Coderre a fait ces déclarations peu après une conférence organisée par le Conseil du patronat du Québec dans un hôtel du centre-ville. Le maire de Montréal et le président de l'UMQ ont essentiellement rappelé l'importance pour les municipalités de profiter de sources de financement diversifiées, celles dont les deux tiers des revenus proviennent des taxes foncières.