Bernard Landry estime que Pierre Karl Péladeau part «favori» s'il décide de participer à la course à la succession de Pauline Marois à la tête du Parti québécois. Mais l'ancien premier ministre du Québec croit que le PQ doit entreprendre un «examen profond» avant de désigner son nouveau chef.

«Il faut que le parti réfléchisse à son but fondamental avant de tout de suite commencer (une course à la direction), à réfléchir à pourquoi il existe. Le successeur viendra ensuite. La précipitation serait une erreur, même si tout le monde sait qu'il y a un favori», a dit Bernard Landry en entrevue à La Presse.

Invité à préciser sa pensée, l'ancien premier ministre du Québec a salué l'élection de Pierre Karl Péladeau comme député péquiste de Saint-Jérôme - «l'une des consolations de la soirée», selon M. Landry. «J'ai beaucoup d'estime pour lui. (...) Je l'ai trouvé bon, courageux et modéré (dans son discours lundi). Il y a plusieurs années, j'ai fait dire à son père (Pierre Péladeau) qu'il était pour l'indépendance du Québec. Lui (Pierre Karl Péladeau), c'est clair: il est clairement en faveur de l'indépendance et c'est pour ça que René Lévesque a fondé ce parti.»

M. Landry estime que le parti méritait un meilleur sort. «Les 18 mois de gouvernement ont été très respectables, dit-il. Ce gouvernement a fait de belles choses, mais elles n'ont pas été assez expliquées et comprises. Il y a eu des erreurs stratégiques, des cafouillages.»

«Les indépendantistes ont le devoir de faire un examen profond, un post-mortem profond des derniers mois et des dernières années.»

Une suggestion de la part de l'ancien chef du PQ: «trouver les moyens de faire une convergence» avec les autres partis souverainistes. «Des catastrophes naissent des stratégies, dit M. Landry. Je ne dis pas que les (autres) partis (souverainistes) doivent disparaître, mais il y a un devoir se concerter, de faire avancer la cause.»

Laviolette: «Ç'a fait back fire»

Selon le président du SPQ Libre Marc Laviolette, la déclaration de Pierre Karl Péladeau et la question du référendum n'ont pas aidé le Parti québécois au cours de la campagne, notamment parce que le PQ n'avait pas beaucoup parlé de souveraineté au cours des mois précédents.

«Qu'on le veuille ou non, l'élection référendaire a joué, dit M. Laviolette. Ç'a galvanisé les troupes fédéralistes. L'arrivée de M. Péladeau a crédibilisé encore plus la question du pays. Les libéraux ont bien joué leurs cartes dans ce dossier: ils ont fait peur au monde. Dans mon comté, ils disaient aux (personnes âgées) qu'ils allaient perdre leur pension, des choses que j'entendais en 1968. Ç'a (l'arrivée de M. Péladeau) fait back fire. (...) Mme Marois a glissé sur certaines questions comme la frontière et la monnaie. On a glissé là-dessus et les libéraux en ont profité. J'ai hâte de voir la commission Charbonneau qui recommence demain, mais là, on est pris avec les libéraux pour quatre ans.»