Philippe Couillard ne sait pas s'il changerait la loi pour protéger les milieux humides. «On fera un état des lieux et on vous communiquera la direction qu'on prendra», a dit le chef libéral en conférence de presse au parc de la Visitation.

À son arrivée dans le boisé, il a été accueilli par une manifestation dénudée de la liberté d'expression. Deux Femen se sont ruées sur lui en hurlant. «Je me souviens de Victoriaville» et «Je me souviens de la Loi 78», lisait-on sur leur poitrine. Les figurantes de la politique québécoise ont offert une autre prestation surprise. Elles ont réussi à s'approcher à environ deux mètres de l'aspirant premier ministre. Un garde du corps s'est mis devant M. Couillard pour le protéger. Une Femen a réussi à tirer le manteau de l'agent, pendant qu'un autre policier la maîtrisait.

«La liberté d'expression a parfois des conséquences inattendues», a commenté M. Couillard plus tard lors du point de presse.

L'environnement ne figure pas parmi les priorités du chef libéral. Son parti n'a pas dévoilé de plateforme électorale. Dans les différentes annonces depuis le début de la campagne, on ne trouve rien sur les milieux humides.

À Laval, juste à côté du parc où parlait M. Couillard, 40% des milieux humides ont été altérés ou détruits depuis 2004, selon les données du Centre régional de l'environnement. «Vous savez que c'est la région où le problème se pose plus particulièrement», a-t-il rapporté.

Le gouvernement péquiste se préparait à déposer un projet de loi. M. Couillard ne sait pas s'il irait dans ce sens. «Mais on est nettement dans la direction de la protection des milieux humides», a-t-il assuré. Il pourrait agir «de toutes les façons possibles, règlementaires ou autres».

Aide au CALQ?

M. Couillard n'a pratiquement pas parlé de culture depuis le début de la campagne. Le dossier a été abordé quand il a été questionné par des journalistes.

Afin de retrouver l'équilibre budgétaire, les dépenses augmenteraient de 3,5% en éducation et de 4% en santé. Dans les autres ministères, dans l'ensemble, les dépenses seraient gelées. «Parmi ceux-ci, on fera des choix», dit-il.

C'est le même scénario qu'en 2003, a-t-il rappelé. «Et ça ne nous avait pas empêchés à l'époque de faire progresser les investissements en culture, de lancer des projets en infrastructures et de lancer Mécénat culture. On fera ce genre de choix-là.»

Le Mouvement pour les arts et les lettres propose de hausser de 13 millions par année le budget du Conseil des arts et lettres du Québec (CALQ), pour aider directement les créateurs. M. Couillard n'a pas voulu prendre position. «C'est quelque chose que je vais considérer. On ne prendra pas cet engagement aujourd'hui», a-t-il répondu.

Le Parti québécois promettait une telle hausse du financement du CALQ en 2012, mais il l'a mise sur la glace à cause de la précarité des finances publiques.