Dans l'espoir de montrer qu'il se préoccuperait avant tout d'économie, Philippe Couillard a lancé une nouvelle promesse: un gouvernement libéral miserait sur un ministre délégué aux PME. Il relèverait du ministre du Développement économique.

«Dans la première moitié de 2013, le Québec a enregistré à lui seul la moitié des faillites d'entreprises au Canada», s'est alarmé le chef libéral en conférence de presse à Sherbrooke.

L'opposition libérale et caquiste a torpillé l'année dernière la Banque de développement économique, le projet sur lequel le gouvernement péquiste misait pour aider les PME.

M. Couillard propose au lieu cinq mesures. La première: un crédit d'impôt de 50% sur les coûts de transport pour les exportations des PME dans les autres provinces et pays. «Ce sera particulièrement utile dans nos régions», a-t-il avancé.

Mais selon des experts cités par Radio-Canada, ce serait aussi illégal. Hervé Prince et Richard Ouellet, respectivement professeurs de droit international à l'Université de Montréal et Laval, y voient une subvention qui contreviendrait aux règles de l'Organisation mondiale du commerce. Les libéraux soutiennent le contraire. Selon eux, le transport d'une marchandise constitue une forme de service, et les services ne sont pas soumis aux restrictions sur l'aide. 

Guichet et dossier uniques

Comme les péquistes, les libéraux promettent d'offrir un «guichet unique». M. Couillard pouvoir le faire sans créer la Banque de développement économique. Cette banque aurait regroupé Investissement Québec et des programmes du ministère du Développement économique. L'opposition libérale et caquiste y voyait une structure inutile.

M. Couillard miserait sur un guichet et dossier internet pour simplifier les communications entre une PME et l'État. Un seul dossier en ligne donnerait accès aux demandes d'aide ou formulaires de réglementation pour tous les ministères et organismes gouvernementaux.

Troisième mesure: Démarrage-Québec, un programme pour faciliter l'accès au capital patient pour les nouvelles entreprises. Les PME en nouvelles technologies recevraient une exemption d'impôt sur le gain en capital (maximum 150 000 dollars, pour une PME détenue durant au moins trois années). Un visa serait aussi octroyé aux entrepreneurs immigrants, qui devraient s'engager à apprendre le français.

Un autre programme, Créativité Québec, offrirait un total de 150 millions de dollars en aide. Elle serait offerte aux projets en innovation de deux millions et plus. Il y aurait aussi un congé de taxe sur la masse salariale pour encourager la création d'emplois spécialisés.

Enfin, une exemption d'impôt de 750 000 dollars serait offerte pour les propriétaires qui vendent leur entreprise à un membre immédiat de leur famille. Pour le transfert de fermes, l'exemption irait jusqu'à un million de dollars. 

Séduire les caquistes

M. Couillard a présenté ses propositions jeudi matin, avant d'entamer un blitz de petits rassemblements militants qui durera quatre jours, soit jusqu'à la fin de la campagne.

Alors que les projections de sièges montrent que l'élection d'un gouvernement minoritaire est encore possible, M. Couillard courtise les électeurs caquistes dans le dernier de la campagne. Il leur demande de se «donner un congé d'élection pour quatre ans» en passant dans le camp libéral.