La chef du parti québécois Pauline Marois croit que Bernard Drainville n'a pas voulu contourner la loi électorale  en se rendant dans trois cégeps hier lors de la deuxième journée du vote sur les campus.

« M. Drainville a agi en toute bonne foi, absolument. Le Directeur général des élections, ce qu'il dit, selon les commentaires qui ont été rendus publics, c'est qu'il y a un certain flou au niveau de la loi. Et donc il faut comprendre que ce flou pouvait permettre à Bernard Drainville d'agir comme il l'a fait. Mais encore une fois, nous sommes prêts toujours à nous conformer aux exigences de la loi. Il y a un flou de ce côté-là» a affirmé Pauline Marois en point de presse.  

La Presse a révélé ce matin que Bernard Drainville fait actuellement l'objet de vérification auprès du Directeur général des élections après avoir visité des cégeps lors d'une journée de vote.  

Loi électorale: des candidats du PQ dans l'embarras

Le candidat péquiste ne s'est pas gêné mardi pour publier sur Twitter des photos de ses rencontres avec des élèves des cégeps Lionel-Groulx et Ahuntsic et de celui de Lanaudière à L'Assomption.

Le député sortant de Marie-Victorin était alors accompagné de la candidate dans Groulx Martine Desjardins, et de celle dans Acadie, Évelyne Abitbol.

Une loi claire

Pourtant, la Loi électorale stipule que «sur les lieux d'un bureau de vote, nul ne peut utiliser un signe permettant d'identifier son appartenance politique ou manifestant son appui ou son opposition à un parti ou à un candidat ni faire quelque autre forme de publicité partisane».

«Si c'est le cas, il a enfreint la Loi électorale», affirme Genevieve Pelletier, porte-parole au DGE. Dans la foulée de l'appel de La Presse, le DGE a été saisi du dossier et procède à des vérifications. Le DGE nous a indiqué hier qu'il pouvait y avoir un flou dans la loi électorale, avant de préciser sa pensée aujourd'hui :«On considère habituellement que tout le bâtiment où se trouve le bureau de vote est « le lieu du bureau de vote ». Ce qui veut dire, par exemple, que les autres immeubles d'un campus universitaire ou collégial ne seraient pas « le lieu d'un bureau de vote », si ce dont on parle est la présence d'une personne et non celle d'une affiche ou d'un « signe » visible à distance. Considérant ce qui précède, on ne peut pas dire qu'il y a un flou dans la Loi électorale ».

Joint au téléphone, le responsable des communications de Bernard Drainville, Manuel Dionne, s'est défendu d'avoir contrevenu à la Loi électorale. Il nous a d'abord confirmé que le candidat avait bel et bien distribué des dépliants dans le cégep et a affirmé qu'il s'était conformé à la loi.

Or, il est revenu sur ses paroles lors d'un deuxième appel. «À ma connaissance, personne n'a distribué de dépliants. On était présents, mais on n'a pas fait d'activité partisane. Tu as le droit d'être là et d'échanger avec le monde», a expliqué Manuel Dionne, tout en ajoutant avoir de nouveau consulté le DGE.

Photos compromettantes

Toutefois, des photos publiées sur Twitter montrent les candidats, avec ce qui semble être des dépliants aux couleurs du Parti québécois à la main, échangeant avec des élèves dans les cégeps.

Pour la première fois cette année, des bureaux de vote ont été installés dans près de 175 établissements collégiaux et universitaires. Deux autres journées de scrutin dans les établissements d'enseignement sont prévues aujourd'hui et demain.