François Legault s'est présenté mercredi comme le seul candidat qui n'a pas de « squelette dans son placard », et il a prévenu que les Québécois risquent de se réveiller avec un « méchant mal de tête » s'ils élisent un gouvernement libéral ou péquiste.

Il soupçonne le PLQ et le PQ d'avoir trempé dans des pratiques douteuses, et se désole une fois de plus que la commission Charbonneau n'ait pas abordé le financement des partis provinciaux avant le déclenchement de l'élection.

« Il y a eu les libéraux qui étaient pressés d'aller (en élection) avant la commission. Et maintenant, je pense que le PQ était pressé d'aller en élections avant la commission Charbonneau. »

La Presse a révélé mercredi que des « actions policières » ciblant le PQ ont été freinées à cause du déclenchement de la campagne électorale. Un quotidien montréalais a aussi récupéré une nouvelle diffusée par La Presse l'an dernier, qui révélait l'implication de Jean Charest dans le financement sectoriel.  

Tout cela mène François Legault à lancer un avertissement aux Québécois, à deux semaines du scrutin: « Ils risquent de se réveiller le 8 avril avec un méchant mal de tête. Ça ne sent pas bon. » 

Le PQ imposait des quotas de financement 

M. Legault a par ailleurs dévoilé que le PQ exerçait des pressions sur ses députés pour qu'ils atteignent des quotas de financement politique. Ministre sous Lucien Bouchard et Bernard Landry, il a affirmé avoir été forcé de lever 80 000$ chaque année. 

« Quand les gens n'atteignaient pas leurs objectifs, ils étaient rencontrés par des gens de la permanence, a dit M. Legault. Donc quand Mme Marois accuse le Parti libéral d'avoir eu des quotas, eh bien il y en avait au Parti québécois aussi. »

Les objectifs de financement imposés aux députés variaient selon leur expérience, leur position au gouvernement et la circonscription qu'ils occupaient. 

« Presque à chaque caucus, pendant la période de financement, on amenait la liste avec un rang, a relaté le chef caquiste. Qui a atteint quel pourcentage de leur objectif. Et évidemment, on essayait de faire honte à ceux qui étaient en bas de la liste. »

Cette stratégie imposait une pression aux députés qui n'atteignaient pas leur cible, car aucun ne sollicitait des dons de gaieté de coeur.

Faux, répond le PQ 

Le Parti québécois a formellement nié les propos de M. Legault. La formation politique a diffusé sur Twitter les « objectifs de financement populaire » de l'ancienne circonscription de François Legault, Rousseau.

Le document indique que la cible variait d'une année à l'autre, mais qu'elle n'a jamais dépassé 74 000$ en 2003, année électorale.