Philippe Couillard était dans la circonscription de Champlain mardi. Et vendredi, au lendemain du débat télévisé, il sera à Trois-Rivières. Pauline Marois arrive de Maskinongé, de Drummondville-Bois-Francs avant de revenir à Montréal pour préparer le débat télévisé. Ailleurs en province, tout n'est pas joué. Cependant, des observations colligées auprès de stratèges dans les camps des principaux partis permettent de prévoir avec assez d'assurance les résultats dans la région de Québec et dans le 450. Mais en Mauricie et dans le Centre-du-Québec, leur boule de cristal s'embrouille.

Mme Marois et M. Couillard vont donc ratisser ce front bien des fois avant le scrutin du 7 avril. Le PQ y avait fait une opération charme assidue juste avant les élections avec 85 annonces par 15 ministres en quelques jours. Cette région devait être ensemencée pour le PQ par la Charte de la laïcité, mais la stratégie paraît avoir fait long feu.

Dans Trois-Rivières, le candidat-vedette du PQ, Alexis Deschênes, doit contrer l'aversion de la population pour les candidats venus de l'extérieur. Dans Arthabaska, la caquiste Sylvie Roy est en sérieux problème en dépit d'une majorité de plus de 5000 voix en septembre 2012.

Dans Maskinongé, le pronostic paraît plus favorable aux libéraux, qui conserveraient la circonscription. Même chose pour Laviolette, avec Julie Boulet. À l'inverse, dans Champlain, le PQ conserverait ses acquis. Dans Johnson, le ministre Yves-François Blanchet paraît en bonne position, mais la partie n'est pas terminée, conviennent des péquistes. Dans Nicolet-Bécancour, la CAQ va encore reculer, cette fois au profit du PQ. Dans Saint-Maurice, comme dans plusieurs circonscriptions de la région, les paris sont ouverts.

Dans la région de Québec et dans le 450, péquistes et libéraux se disputent la dépouille de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui, de 19 circonscriptions en 2012, devrait en conserver 3 ou 4, si on se fie aux organisations.

À Québec, la CAQ bat en retraite, ce qu'indiquent déjà les sondages publics. C'est le Parti libéral (PLQ) qui passera à la caisse. Gérald Deltell paraît assuré d'être réélu dans Chauveau, mais c'est moins clair pour les caquistes de Charlesbourg, Vanier et Montmorency, trois circonscriptions susceptibles de revenir au PLQ - où elles étaient avant les élections de septembre 2012. Le cas d'Éric Caire est encore en suspens: actuellement, il tirerait légèrement de l'arrière sur son adversaire libéral.

Sur la Rive-Sud, les caquistes pensent que Marc Picard, dans Chutes-de-la-Chaudière, sauvera la mise, mais ils semblent déjà avoir fait une croix sur Christian Dubé dans Lévis, une circonscription qui, depuis 1998, n'a jamais élu deux fois le même député. Bellechasse et Jean-Lesage resteraient libérales.

Dans le grand Montréal

Dans l'île de Montréal, pas beaucoup de changements à surveiller aux deux tiers de la campagne. Verdun a de bonnes chances de rester libérale, avec Jacques Daoust contre Lorraine Pintal. Mais le PQ va conserver ses circonscriptions de l'est de l'île.

À Laval, le PLQ a bon espoir de l'emporter dans Mille-Îles, et le péquiste Léo Bureau-Blouin pourrait bien être en difficulté dans Laval-des-Rapides. Le Parti québécois (PQ) devrait toutefois conserver Sainte-Rose.

En ce qui concerne la couronne nord, à l'inverse de la région de Québec, c'est le PQ qui profite de la chute de la CAQ. Dans L'Assomption, la cause paraît entendue: François Legault ne sera pas réélu. D'autres circonscriptions caquistes de septembre 2012 - Blainville, Groulx et Saint-Jérôme - sont déjà dans le panier du PQ.

La lutte est bien plus chaude dans La Prairie entre libéraux et péquistes, mais ce sera une autre perte pour la Coalition avenir Québec. Même topo dans Montarville: la CAQ perdra, mais la partie n'est pas jouée entre le PQ et le PLQ. Dans La Pinière, le libéral Gaétan Barrette paraît sûr de l'emporter.