François Legault a appelé les Québécois à se « botter le derrière » pour mettre fin à près d'un demi-siècle d'alternance entre le Parti libéral et le Parti québécois, lundi.

« Donnez-vous un coup de pied dans le derrière, c'est possible, a-t-il martelé, visiblement en verve lors d'un arrêt à Bécancour. On est capables de faire mieux que ce que les libéraux et les péquistes nous ont servi pendant 40 ans au Québec. »

Depuis 24 heures, le chef de la Coalition avenir Québec ignore presque complètement sa rivale péquiste Pauline Marois pour concentrer ses attaques sur M. Couillard. Il affirme que le Parti québécois s'est lui-même exclu de la course en refusant de s'engager à ne pas tenir un référendum.

« Mon ennemi, effectivement, c'est le statu quo libéral, a affirmé M. Legault lors d'un passage à Bécancour. Donc vous allez m'entendre, au débat et d'ici les deux semaines qui restent, parler aux Québécois, leur dire 'pensez-y bien' avant de ramener au pouvoir des libéraux que vous avez vus pendant neuf ans et qui nous ont mis dans une situation où on est plus pauvres qu'il y a 10 ans. »

M. Legault se dit « en colère » de voir les Québécois prêts à redonner les clés du gouvernement au PLQ. Lorsqu'on lui demande ce qui attend le Québec si les libéraux sont reportés au pouvoir, il répond huit fois « rien ».

« Rien. Rien, c'est le statu quo. On a deux partis qui vont défendre le statu quo. Il y en a un qui veut faire un référendum et l'autre qui ne veut pas en faire. C'est tout. Philippe Couillard, à part d'avoir copié mon chapitre 12, il n'a rien, rien, rien proposé de nouveau, rien. Donc c'est rien. Un gouvernement du Parti libéral, ça ne sera rien. »

En matinée, M. Legault avait appelé M. Couillard à se dissocier du bilan de « merde » de Jean Charest. En après-midi, il a une fois de plus brandi le bilan éthique du gouvernement Charest pour marteler son message.

Philippe Couillard lui a d'ailleurs fourni de nouvelles munitions en matinée. Le chef libéral a défendu la décision de son parti de retarder le déclenchement d'une commission d'enquête sur la construction, car l'attente pourrait rendre l'exercice « plus utile ».

« Je pense que M. Couillard est dans l'incohérence la plus totale, a répondu M. Legault. Si ça a été utile de retarder cette commission d'enquête, c'est utile seulement pour le Parti libéral du Québec, sûrement pas pour l'intérêt des Québécois. »

Il ne s'est guère fait prier pour souligner que l'ancien premier ministre Jean Charest a annulé un point de presse à Montréal au moment même où le bilan éthique du PLQ refait surface dans la campagne.

« Il s'est sauvé sans répondre aux questions des journalistes, a raillé M. Legault. On peut penser que M. Couillard a demandé à M. Charest de se taire. »