Pauline Marois ouvre la porte à l'idée de changer la loi électorale si des étudiants d'autres provinces obtiennent le droit de vote alors qu'ils n'ont pas l'intention d'habiter «de façon permanente» au Québec.

Au cours d'une mêlée de presse, dimanche, la chef péquiste a refusé de dire, comme certains de ses candidats, qu'il y a un risque que les élections puissent être «volées par des gens de l'Ontario et du reste du Canada». Elle ne s'est pas dissociée de ces propos non plus.

Questionnée pour savoir si elle partage ces dires, elle a répondu: «Je demande au Directeur général des élections (DGEQ) de nous assurer de l'intégrité du vote. Et je ne suis pas capable d'imaginer que l'on puisse, d'Ontario ou d'ailleurs, vouloir manipuler le vote au Québec». Elle se dit «préoccupée».

Selon elle, «il y a des règles qui disent qu'on doit avoir l'intention d'y demeurer pour une longue période ou de façon permanente » pour pouvoir voter. «Permanente», a-t-elle insisté. «Ils doivent faire la démonstration: est-ce qu'ils ont une carte d'assurance maladie du Québec, est-ce qu'ils paient des impôts ici? Ce sont toutes des questions qui doivent être soulevées. Quand quelqu'un a l'intention de demeurer quelque part, généralement, dès le début de son séjour, il procède à de tels changements quant à son statut civil», a-t-elle dit.

La loi est-elle assez claire?

«On va l'évaluer», a-t-elle répondu.

Puis, elle a ajouté : «Pour la suite, évidemment, s'il y avait lieu de changer la loi, on pourra l'évaluer».

Elle demande au DGEQ de faire toutes les vérifications nécessaires et d'en faire rapport. «Si des étudiants n'ont pas le droit de vote au Québec décident de le faire, il faut dénoncer cette situation peu importe les raisons qui amèneraient ces étudiants à vouloir voter au Québec. S'ils posent un geste illégal, il est illégal. Et à ce moment-là, si cela a une influence sur le choix d'un candidat dans un sens ou dans l'autre, je crois que c'est inacceptable dans nos démocraties», a-t-elle plaidé.

Elle n'a pas voulu s'avancer beaucoup sur les raisons qui poussent des étudiants ontariens de vouloir voter au Québec. «S'ils ont peur qu'on défende les intérêts du Québec, je trouve que c'est assez ordinaire», a-t-elle dit. «Pourquoi on craindrait un gouvernement fort qui veut faire avancer le Québec? Et oui, notre parti va continuer de défendre becs et ongles les intérêts du Québec vis-à-vis Ottawa.» Elle a soigneusement évité d'utiliser les mots souveraineté et référendum.