Philippe Couillard s'est emporté mardi lorsqu'on lui a posé des questions sur ses liens avec l'ancien patron du CUSM, Arthur Porter.

Le Devoir a révélé que M. Porter n'a jamais demandé d'autorisation à l'Agence de la santé de Montréal pour créer une firme de consultation en santé avec Philippe Couillard en juin 2010. C'est contraire à la Loi sur la santé et les services sociaux. Cette firme n'a jamais été active.

Philippe Couillard a perdu patience quand un journaliste lui a demandé dans quelles circonstances il avait rencontré pour la première fois M. Porter, accusé de fraude et d'abus de confiance dans l'attribution d'un contrat à SNC-Lavalin pour la construction du nouvel hôpital.

« Je comprends les petites tentatives de salissage qu'on fait pendant une campagne électorale. Mais j'ai passé des mois à répondre à ça jour après jour après jour, et ce n'est pas terminé. J'en ai plein le dos, et je peux vous dire que je ne tolérerai plus toute tentative de me lier par association à ce qui est reproché au Dr Porter dont il aura à répondre devant les tribunaux. Ça suffit, je n'endure plus ça ! » a-t-il lancé.

Le chef libéral a précisé qu'il a rencontré le Dr Porter après la nomination de celui-ci à la tête du CUSM en 2004. Il n'avait pas de droit de veto sur ce choix à titre de ministre de la Santé. « C'est le conseil d'administration qui fait la nomination, et le ministère prenait acte de la nomination », a-t-il dit. Il ne connaissait pas non plus les conditions de rémunération de M. Porter. Les règles ont été modifiées par la suite pour que le ministre ait son mot à dire dans les nominations.

« Comme vous le savez, je l'ai connu (Arthur Porter), je n'ai jamais nié ça. On a même tenté un jour de peut-être faire de la consultation ensemble, et heureusement ça ne s'est jamais matérialisé. Ça s'arrête là. Ce qui lui est reproché n'a rien à voir avec moi. J'ai mon voyage franchement d'avoir à répondre à ça. Je ne crois pas que c'est un hasard que la question soit soulevée aujourd'hui, à cette période de la campagne électorale », a-t-il soutenu.

Appelé à préciser sa pensée dans un second point de presse, M. Couillard a ajouté : « On ne sera pas naïf. On est des adultes dans cette salle. Le jour de la publication d'un sondage, le débat approche, et on se retrouve devant un foisonnement d'allégations de toutes sortes, de salissage essentiellement. Ce n'est pas un hasard. Les gens savent malheureusement que ça fait partie de la vie politique. Si Mme Marois veut s'amuser dans la boue, elle sera seule. Je ne la suis pas sur ce terrain-là ».

Il a fait valoir qu'il ne s'est « jamais défilé » alors que « Pauline Marois, depuis un mois et demi, ne répond plus aux questions », notamment sur la question référendaire.