Le ministre de l'Emploi Jason Kenney réaffirme que le gouvernement du Canada est en faveur de l'unité nationale: et c'est le plus loin que les troupes de Stephen Harper semblent vouloir aller lorsqu'interrogées sur les élections au Québec et la possibilité d'un référendum.

«Ce n'est pas exactement une révélation», a-t-il souligné au sujet de la position du gouvernement Harper sur l'unité du pays.

Sinon, le ministre Kenney a respecté le mot d'ordre et répété la ligne convenue.

«Nous respectons le droit des Québécois à faire leur choix sans l'ingérence du gouvernement fédéral dans les affaires politiques dans la province. Donc, nous autres, les ministres du gouvernement fédéral, ne ferons pas de commentaires sur les enjeux qui touchent les élections du Québec car ce serait inapproprié de le faire», a expliqué M. Kenney.

Le ministre a été questionné de Londres vendredi, lors d'une téléconférence sur les résultats d'une mission canadienne sur les modèles européens d'arrimage entre les études et l'emploi.

Moins discret, le chef libéral Justin Trudeau avait envoyé la veille des messages sur son compte twitter pour dire, dans un premier temps, qu'il revenait aux Québécois de choisir leur gouvernement provincial.

Et dans un second message, il a souligné que selon lui, les priorités des Québécois sont autres: «(ils) veulent une économie plus prospère, pas un troisième référendum», soutenait-il.

Prudent, le ministre Kenney a évité vendredi de critiquer le chef libéral d'avoir tenu pareils propos, même si à l'habitude, toute occasion est bonne pour le dénigrer.

Les conservateurs avaient employé la même stratégie de non-ingérence lors des élections québécoises de 2012, qui a porté Pauline Marois et le Parti québécois au pouvoir.

Mais alors qu'elle se rapproche de ses objectifs, d'abord d'obtenir un gouvernement majoritaire, puis de tracer la voie vers un référendum sur la souveraineté, plusieurs s'inquiètent de l'apparente passivité du fédéral dans la campagne électorale.

Certains conservateurs aimeraient d'ailleurs voir leur chef s'impliquer pour sauvegarder l'unité nationale et éviter qu'un parti souverainiste ait les coudées franches pour mener à bien ses projets.

Du côté du Nouveau Parti démocratique (NPD), la stratégie est la même: pas de commentaire, pas d'ingérence. Le chef Thomas Mulcair ne révélera pas quel parti il appuie, dit-il, mais a souligné sa préférence pour une formation fédéraliste.