La chef du Parti québécois, Pauline Marois, souhaite qu'un Québec indépendant conserve le dollar canadien et dispose d'un siège à la Banque du Canada.

Mme Marois a fait cette déclaration mercredi, après s'être engagée à réduire la dette brute du Québec à 50 pour cent du produit intérieur brut d'ici 2018-2019.

Mardi, la chef péquiste avait affirmé que les biens et les personnes pourraient circuler librement entre un Québec indépendant et les provinces canadiennes.

Mme Marois a refusé de préciser comment cet objectif serait atteint, mercredi, mais elle s'est exprimée favorablement pour le maintien du dollar canadien, une position précisée dans des documents du Parti québécois.

«C'est strictement ce qui est dit dans ces documents, a-t-elle dit. Et c'est évident qu'on pourrait souhaiter avoir un siège à la Banque du Canada. Mais nous acceptons que ce soit la politique monétaire canadienne qui s'applique à ce moment-là.»

Par ailleurs, Mme Marois n'a pas fermé la porte à une proposition visant à restructurer le capital du conglomérat Québecor pour éviter les conflits d'intérêts au candidat péquiste et homme d'affaires Pierre Karl Péladeau, actionnaire de contrôle de l'entreprise.

Mme Marois a répété que M. Péladeau se conformera au code d'éthique de l'Assemblée nationale, mais elle a pris acte d'une proposition formulée mercredi par l'Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées (IGOPP), qu'elle dit ne pas avoir encore étudiée.

«Nous étudions toutes les propositions qui sont intéressantes à étudier», a-t-elle dit.

La chef péquiste a aussi déclaré mercredi que si elle est réélue, son gouvernement maintiendra ses objectifs de réduction de la dette, sans compressions et en limitant la croissance des dépenses à 2 pour cent, sauf en éducation et en santé.

«Ça ne veut pas dire des coupures mais ça veut dire par contre qu'on n'augmentera pas la prestation de services», a-t-elle dit.

Mme Marois a précisé que s'il retourne au pouvoir, son gouvernement redéposera le même budget qui n'a pas été adopté en raison du déclenchement de l'élection.

«Notre cadre financier va être le budget que nous avons déposé en février dernier. On ne réécrira pas un nouveau budget, nous allons fonctionner à l'intérieur de ce budget», a-t-elle dit.

La dette par rapport au PIB atteindra 54,3 pour cent au 31 mars prochain, puis 54,4 pour cent en 2015, après quoi le ratio doit commencer à diminuer, selon les prévisions contenues dans le dernier budget du PQ. Le document prévoyait que le ratio repasserait sous les 50 pour cent en 2019.

Mme Marois a entamé sa campagne dans la région de la Capitale-Nationale où le PQ ne dispose que de deux députés: Mme Marois, dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré, et la ministre du Travail et de l'Emploi, Agnès Maltais, dans Taschereau.

Mme Marois a soutenu que son gouvernement a pourtant répondu à une préoccupation récurrente dans la région, soit une gestion rigoureuse des finances publiques.

«Il me semble que tous les ingrédients sont là très franchement pour que les gens de la Capitale-Nationale nous appuient, a-t-elle dit. J'ai un petit peu de difficulté à comprendre qu'ils ne le fassent pas, mais je respecte leur choix, si ça devait être encore leur choix, mais je souhaite que ce ne soit pas le cas.»

Mme Marois a fait campagne à l'Université Laval, où sa candidate dans la circonscription de Charlesbourg, Dominique Payette, a répété, lors d'un bref point de presse, qu'elle souhaite que les médias du conglomérat Québecor réintègrent le Conseil de presse, le tribunal d'honneur des journalistes.

«Toutes les entreprises de presse devraient faire partie du Conseil de presse», a-t-elle dit.

Mme Payette, une ancienne journaliste, a cependant refusé de dire si le gouvernement québécois devrait cesser de placer des publicités dans les médias qui ne sont pas membres du Conseil de presse, une recommandation qu'elle avait pourtant formulée dans un rapport.

«J'ai du mal à répondre à cette question-là, parce que ce n'est pas une mesure suffisante, a-t-elle dit. Il y avait une série de mesures qui devaient ramener les entreprises de presse au sein du conseil, c'est l'une d'entre elles, mais en soi, ça n'est pas une mesure suffisante.»