Le gouvernement péquiste a fait accepter à Gaétan Barrette le principe de l'étalement des salaires des médecins. Ce que n'a pas réussi à faire le chef libéral Philippe Couillard, accuse Pauline Marois. Elle dénonce ce recul.

«Le lobby [du candidat libéral Gaétan] Barrette a fonctionné auprès de M. Couillard, qui a dit qu'il ne toucherait pas à cette entente. Donc il a été puissant à l'égard de M. Couillard, et il a cédé. Dans mon cas, il a manifesté plutôt de l'ouverture», a lancé la chef du Parti québécois (PQ) en conférence de presse mercredi matin à Québec.

Grâce à une entente signée sous le précédent gouvernement libéral, les médecins ont obtenu de généreuses augmentations salariales. L'année dernière, elles s'élevaient à 9,5%, soit une facture additionnelle de 530 millions de dollars. Et un autre 540 millions d'augmentations s'ajoutera cette année. Il s'agit d'une augmentation de 67% en cinq ans. Soit beaucoup plus que ce qu'ont reçu les autres fonctionnaires.

Le budget de la santé augmentera de 3% (976 millions) cette année. Mais à eux seuls, les médecins grugeront 540 millions de cette enveloppe. À cause du contexte précaire des finances publiques, le gouvernement péquiste veut donc étaler ces augmentations en quelques années, sans pour autant renier l'entente.

Sans cet étalement, des compressions en santé sont à prévoir, prévenait en février le gouvernement péquiste.

Des discussions ont lieu depuis plusieurs mois. Quand il présidait la Fédération des médecins spécialises, M. Barrette acceptait le principe de l'étalement des hausses salariales. Selon nos informations, les médecins proposaient de permettre à Québec d'épargner 100 millions de dollars l'année prochaine. Les discussions n'étaient pas terminées lors du déclenchement de la campagne électorale.

Le chef libéral propose aujourd'hui un pas en arrière, dénonce Mme Marois. Il va encore moins loin que la position de négociation des médecins. Les médecins québécois sont encore moins bien payés que leurs collègues du reste du Canada, rappelle-t-il.