La FTQ a décidé de ne pas prendre position en faveur du Parti québécois (PQ), puisqu'il ne correspond pas, tout comme les autres partis politiques, aux «valeurs» de la FTQ, soutient son président Daniel Boyer.

Le conseil général de la FTQ a plutôt décidé, la semaine dernière, de publier sa propre plateforme électorale, qui doit servir d'unité de mesure pour les syndiqués. La plus grande centrale syndicale conseille donc à ses troupes de juger chaque candidat selon ses engagements par rapport aux demandes de la FTQ.

«C'est comme en 2012, il n'y a pas un parti qui correspond à nos valeurs et qui répond à nos revendications», a expliqué hier M. Boyer à La Presse.

La critique de ce dernier vaut aussi pour le PQ, qui a déjà bénéficié de l'appui de la FTQ par le passé; en 2007, la FTQ s'était prononcée en faveur du PQ, alors mené par André Boisclair.

«Il ne faudrait pas défaire le filet social. On a des craintes avec la Coalition avenir Québec et le Parti libéral, mais on a aussi dénoncé les premières actions du PQ, qui a renoncé à son engagement d'abolir la taxe santé, par exemple», dit le leader syndical.

Des sources d'agacement

D'autres dossiers auraient agacé certains syndicats, dont la FTQ-Construction. Ce serait le cas de l'adoption du projet de loi 33 éliminant le placement syndical, qui avait obtenu l'appui des élus péquistes.

Daniel Boyer a indiqué que le conseil régional de chaque région pourra prendre position. Lors du dernier scrutin, le conseil régional de Montréal avait appuyé trois candidats de Québec solidaire.

Le PQ recrute pourtant dans les rangs de la FTQ: la ministre Élaine Zakaïb, le député Gilles Chapadeau et le candidat Jean Poirier.

VICE ET VERSA

Il n'y a pas que la FTQ qui prend ses distances des partis politiques. L'inverse est aussi vrai. Le curriculum vitae du chef de la CAQ, François Legault, a été expurgé de son passage à la FTQ, à titre de président du Fonds régional solidarité Laurentides, de 1996 à 1998.