Même s'il aurait préféré que son parti soit porté au pouvoir afin de pouvoir «changer les choses», le candidat vedette de la CAQ Jacques Duchesneau s'est dit heureux d'avoir été élu à l'Assemblée nationale, où il pourra «parler haut et fort» afin de «s'élever contre les injustices».

Accueilli dans son local électoral de Saint-Jérôme par des partisans qui scandaient DU-CHES-NEAU à répétition, l'ancien chef de police a assuré qu'il était en politique pour y rester.

«Moi je suis un indigné, c'est la raison pour laquelle je suis venu en politique. Et je vais continuer à être indigné tant que ceux qui nous gouvernent ne feront pas le mieux dans l'intérêt de la population. C'est ça qui me motive. C'est sûr qu'on aurait aimé être au pouvoir pour être capable de changer les choses, mais une chose est certaine, ils ne nous empêcheront pas de parler!» a-t-il lancé en entrevue à La Presse après l'annonce de sa victoire.

«On dit souvent que les politiciens oublient leurs promesses une fois élus. Sachez que j'ai l'intention de changer cette façon de faire. Je ne peux pas changer ma façon de faire: dire les choses telles qu'elles sont. Et je peux vous dire j'ai mémoire longue», a-t-il lancé à ses partisans.

«Je vous fais une promesse: chacune de mes décisions sera guidée par les valeurs qui m'ont guidé dans toute ma carrière professionnelle, soit l'intégrité et l'honnêteté», a-t-il ajouté.

«Je vais sûrement faire des erreurs encore comme c'est déjà arrivé, a-t-il poursuivi. Mais jamais je ne prendrai une décision pour le bénéfice d'un petit groupe de personnes au détriment du bien commun».

M. Duchesneau n'a pas voulu affirmer si le Québec se porterait mieux avec Pauline Marois qu'avec Jean Charest comme premier ministre. Il a aussi relativisé la performance de son parti.

«Si je regarde les premiers résultats, en terme de pourcentage, on est élevés. C'est pas tellement là le problème, c'est plus dans la façon... si on avait un autre mode de scrutin peut-être», a-t-il avancé, avant de préciser que ce n'était pas à lui de se prononcer sur le mode de scrutin idéal.

Dans cette nouvelle circonscription de Saint-Jérôme, née de la réforme de la carte électorale, Jacques Duchesneau affrontait le député péquiste sortant de l'ancienne circonscription de Prévost, Gilles Robert. Ce dernier avait reçu l'appui du chanteur Paul Piché, ainsi que d'Isabelle Gaston, dont les deux enfants ont été assassinés par leur père, l'ex-cardiologue Guy Turcotte.

Entré en grande pompe dans la campagne, Jacques Duchesneau a fait plusieurs fois la manchette au cours des dernières semaines. Il a été rappelé à l'ordre par son chef après avoir déclaré en entrevue qu'il allait choisir lui-même certains ministres dans un éventuel gouvernement de François Legault. Il a aussi affirmé que trois ministres du gouvernement Charest ont déjà séjourné sur le bateau du magnat de la construction Tony Accurso, mais il a ensuite refusé de les identifier.