Malgré les ratés matinaux dans les bureaux de vote de la circonscription de Mercier et quelques mécontents n'ayant pu voter pour quelques imbroglios administratifs, le taux de participation aux élections d'hier était en voie d'être un des plus importants des dernières années.

À 17 h 30, le Directeur général des élections du Québec a annoncé un taux dépassant légèrement 53 %, en incluant le vote par anticipation record de 15 %.

La circonscription montréalaise de Mercier, fier du député solidaire Amir Khadir, malgré le retard d'ouverture de trois bureaux de vote en raison d'une panne d'électricité causée par une fuite de gaz, affichait à 17 h 30 le plus fort taux de la province, avec 79 % des électeurs inscrits qui avaient déjà désigné leur candidat favori.

Pour le professeur de sociologie Joseph Yvon Thériault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en mondialisation, citoyenneté et démocratie, le taux de participation de mardi ne fracassera peut-être pas de record, comme les 85 % de 1976, mais pourrait s'en approcher et dépassera assurément le taux misérable de 2008, qui était de 57 %.

«Ça nous dit que les gens ont bien suivi la campagne. Au début, on se demandait si une élection en été n'était pas une façon de diminuer l'intérêt des électeurs, et ce n'est pas le cas. L'intérêt a eu lieu. Notamment parce que les sondages annonçaient quelque chose de serré avec l'avènement de la CAQ», analyse-t-il.

Selon lui, ce n'est pas un fort mouvement de protestation anti-libéral qui explique ce fort taux.

«Un taux de participation élevé est souvent interprété comme annonçant un désir de changement, mais je ne suis pas certain qu'on peut cette fois l'interpréter comme ça. Le PLQ a perdu une dizaine de points, mais somme toute, il n'y a pas de vague. On pourrait dire que cette élection démontre une certaine stabilité, avec un déplacement du vote du PLQ vers la CAQ. Le PQ demeure presque au même niveau que dans le passé», conclut-il.