En Estonie, ce pays balte qui a la réputation d'être un «tigre informatique», on peut voter par l'internet depuis 2005. Aux dernières élections municipales de 2009, 15,8% des Estoniens ont voté de cette façon. Depuis les élections législatives de mars 2011, l'électeur peut même être identifié grâce à la carte SIM de son téléphone intelligent et voter avec lui.

Dans la Belle Province, malgré les efforts du Directeur général des élections (DGE) pour leur faciliter la tâche, certains Québécois vivant à l'étranger ont dû payer jusqu'à 65$ pour exercer leur droit de vote.

Contrairement au fédéral, Élections Québec ne prend pas en charge l'envoi du bulletin une fois rempli par l'électeur. Les délais laissés par le DGE sont tellement courts que les Québécois vivant dans des pays éloignés doivent utiliser des services de messagerie pour que leur vote se rende à temps.

Guillaume Cliche-Rivard, qui se trouve en Ouganda, est d'avis que les procédures devraient être simplifiées pour les travailleurs et les étudiants québécois vivant à l'étranger.

«En France, c'est possible de le faire par courriel depuis les dernières élections législatives. Le DGE devrait nous accorder cette option considérant les délais postaux et les multiples pertes de colis dans le système postal africain», dit-il.

Le jeune homme, qui fait des recherches pour son mémoire de maîtrise en développement international et pratique d'urgence à Kampala, a déboursé 60 $ pour renvoyer son bulletin de vote.

Mireille Trudelle, qui travaille à Bamako depuis plus de deux ans, regrette, pour sa part, que l'ambassade du Canada n'ait pas acheminé son vote. «Le Mali n'a pas un service postal très fiable ou rapide... J'ai donc dû le poster par DHL à mes frais pour qu'il arrive à temps.» Coût de l'opération: 35 000 francs CFA, soit environ 65 dollars.

Paradoxalement, pour voter, il faut fournir une adresse au Québec et à l'étranger. Plusieurs Québécois que La Presse a contactés ont donné l'adresse de leurs parents. Certains nous ont dit que leur choix aurait été différent s'ils avaient pu voter dans la circonscription de leur dernier domicile.

Plus compliqué en voyage

Partis pour cinq semaines en road trip aux États-Unis, Maude Villeneuve et Patrick Bourassa n'ont pas pu voter. Le 24 août, au début du vote par anticipation, ils étaient déjà en route et n'avaient pas d'adresse fixe pour se faire envoyer leur bulletin.

«On se déplace tous les deux jours, c'était compliqué de savoir où nous allions être au moment de la réception de la lettre», explique la jeune femme, déçue.

Josée Nolet, régulièrement en voyages d'affaires, est rarement sur place pour voter. «C'est toujours pareil si tu n'es pas là: pas de vote, et le vote par anticipation, c'est juste une semaine avant.»

À quand le vote électronique?