Le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a interdit à un détaillant de t-shirts humoristiques de «concevoir» ou de «vendre» trois modèles de ses vêtements, dont celui qui présente Jean Charest avec des oreilles de Mickey.

Selon les autorités électorales, ces produits «constituent des dépenses électorales», puisqu'ils favorisent ou défavorisent des candidats et qu'un coût leur est associé.

«Honnêtement, je m'attendais à quelque chose qui laisse plus de liberté», a affirmé Alexandre Robin, gérant de Mercerie Roger. Il entend néanmoins se plier à la décision.

C'est le t-shirt «Souris Johnny», vendu depuis un an, qui a poussé M. Robin à consulter le DGEQ. Il explique qu'il a déjà travaillé pour un parti politique et qu'il sait que le DGEQ peut être strict. Il a donc préféré prévenir plutôt que guérir.

Consulté par courriel au début du mois d'août, un avocat du DGEQ a demandé cinq jours plus tard à Alexandre Robin «de ne pas concevoir et de ne pas vendre ces t-shirts à l'effigie de M. Jean Charest».

Trois t-shirts bannis

Le lendemain, le gérant de Mercerie Roger, une boutique virtuelle, a soumis cinq autres modèles de t-shirts à saveur politique et humoristique. Le DGEQ lui a demandé de mettre une croix sur deux designs: celui qui illustre la note de 8 sur 10 que le premier ministre s'est lui-même attribuée en matière de lutte contre la corruption et celui qui met en vedette deux candidats dans la circonscription de Laval-des-Rapides. Léo «printemps érable» Bureau-Blouin et Alain «système libéral» Paquet y semblent sur le point de livrer un combat de boxe.

«Nous vous demandons de ne pas concevoir et de ne pas vendre ces t-shirts», a affirmé l'avocat Dave Kimpton.

Denis Dion, porte-parole du DGEQ, affirme que ces t-shirts ont été écartés parce qu'ils constituent «de la publicité» positive ou négative et, par le fait même, des dépenses électorales. Celui qui présente le premier ministre en Mickey «ridiculisait Jean Charest», a-t-il ajouté.