La santé économique du Québec passe par une métropole forte, estime François Legault. Or, Montréal doit donner un coup de barre pour redevenir une ville attrayante pour les investisseurs.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) parle d'abondance de Montréal, du manque de leadership de l'administration Tremblay, des obstacles au développement économique à cause des rivalités stériles entre les organismes et les paliers de décision.

Un constat s'impose d'abord: normalement une métropole devrait générer plus que sa part de richesse. Ce n'est pas le cas pour Montréal. Sa contribution à l'économie reflète exactement son poids démographique.

«L'économie du Québec ne fonctionnera jamais bien si la métropole ne fonctionne pas. Et pour que ça marche, cela prend du leadership de Québec», tranche-t-il. Son gouvernement légiférerait pour réduire le nombre des élus à l'hôtel de ville. Un total de 103 sièges, c'est proportionnellement beaucoup plus que Toronto. Montréal est «surgouverné», selon François Legault. Les disparités entre les arrondissements nuisent à l'économie. L'administration Tremblay n'a pas de contrôle sur les sens uniques dans le Plateau-Mont-Royal et il n'est pas question de s'occuper de la collecte des ordures. «Mais au niveau économique, il faut que ça marche, que les camions puissent entrer en ville, que ce soit fluide», observe-t-il. Pas question de revenir sur les défusions: «C'est un film où j'ai déjà joué au PQ», rappelle-t-il.

Cette fois, ses remarques sur Gérald Tremblay sont contenues. Son ancien professeur à HEC Montréal «est un homme respectable», mais il y a longtemps que, comme Régis Labeaume à Québec, «il aurait dû mettre son poing sur la table» et revendiquer avec fermeté un appui plus tangible du gouvernement Charest «qui a négligé Montréal». La Ville a, par exemple, le même énorme problème que Québec quant à la solvabilité des régimes de retraite des employés. Pourtant, seul Régis Labeaume est monté au créneau.

Avec un gouvernement Legault, ce serait la fin des parties de bras de fer stériles. «On ne peut pas penser qu'on aura le bien commun si on laisse les arbitrages aux élus du 514 et du 450», tranche-t-il. La stratégie de Montréal pour attirer des investisseurs manque de cohérence; Montréal International et Investissement Québec se croisent à l'étranger dans des démarches parallèles. Même Montréal ne pense pas en fonction des investissements. D'une rencontre récente avec Gérald Tremblay, M. Legault retient qu'il n'y a guère de place dans les parcs industriels: «Un peu à Saint-Laurent, et c'est très cher, et dans l'Est, c'est contaminé!»

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La Presse reçoit cette semaine en rencontre éditoriale les chefs des trois principaux partis. Les rendez-vous ont été fixés selon les disponibilités de chacun des chefs, par leur organisation. Aujourd'hui, nous vous présentons les entretiens avec François Legault et Pauline Marois. Vendredi, ce sera le tour de Jean Charest.